LES RAISONS de l’échec sont innombrables. Philippe Richert, président UMP de la région Alsace ne pouvait pas prévoir que le scrutin se déroulerait en pleine affaire Cahuzac, dont le premier effet sur les Français aura été d’accroître leur méfiance à l’égard des élus. En revanche, il n’ignorait pas les rivalités locales, la concurrence entre Strasbourg, Colmar et Mulhouse, le repli sur leur parcelle de pouvoir des conseillers généraux, les doutes soulevés à gauche par une initiative de droite, la perte d’emplois qu’une fusion aurait entraînée. Contre ce projet sain, local et démocratique qui, s’il avait réussi, aurait peut-être suffi à déclencher la grande réforme territoriale dont la France a besoin, ne serait-ce que parce qu’elle ne peut plus s’offrir le luxe de multiplier les assemblées, il y avait beaucoup d’adversaires.
La défaite du « oui ».
Les résultats montrent l’ampleur de la défaite du « oui ». Dans le Haut-Rhin, 37,18 % des électeurs ont voté mais ils ont été 55, 74 % à dire non. Dans le Bas-Rhin, seulement 35,11 % des inscrits ont voté (parmi lesquels 67 % ont dit « oui »), de sorte que le minimum de 25 % des suffrages exprimés n’a pas été atteint. L’annulation du projet montre qu’il ne sera pas facile de procéder à une simplification de la représentation des collectivités locales. D’une part, la majorité des élus locaux continueront à s’accrocher à leur mandat ; d’autre part, l’exécutif national aura beaucoup de mal à leur imposer une réforme dont ils ne veulent pas. L’ajournement de l’application du non-cumul des mandats souligne combien il est ardu de demander des sacrifices aux élus en place.
L’expérience indique en outre que les régions ne sont pas vraiment de grandes familles pacifiques. M. Richert souhaitait transférer à Colmar le futur exécutif régional, ce qui a produit une vive crispation des Strasbourgeois ; pourtant, ils vivent dans une métropole qui abrite le Parlement européen, lequel n’a jamais pu être transféré à Bruxelles, ce qui se traduit par des navettes multiples et coûteuses entre les deux villes. Le maire de Colmar a fait campagne sur le thème du déclassement de la ville et les habitants de la ville ont donc voté « non » à 60 %.
LES ELUS S’ACCROCHERONT JUSQU’AU BOUT A LEUR PARCELLE DE POUVOIR
Il demeure que ce qui n’a pas pu être fait à l’échelon local est indispensable. Le gouvernement est certes occupé par des affaires prioritaires qui gênent son action sur le long terme, mais il sait pertinemment que la simplification du « millefeuille » représente une source d’économies considérable, plus efficace et moins douloureuse en tout cas que la réduction, d’année en année, des dotations de Paris aux collectivités territoriales. L’affaire Cahuzac a oblitéré les résultats du référendum alsacien qui, eux aussi, sont une très mauvaise nouvelle. Ce que les Alsaciens n’ont pas su faire d’eux-mêmes, ils le subiront, tôt ou tard, parce que le Parlement aura voté une loi qui supprimera quelques-unes de strates administratives. Le plus important, dans l’affaire, c’est que les électeurs n’ont pas saisi l’importance du projet : plus de 60 % ne se sont pas rendus aux urnes. Ils étaient, pourtant, les ultimes bénéficiaires de la simplification. Les économies attendues auraient permis de lancer quelques projets d’aménagement du territoire. Ils ont vu au contraire dans le référendum une formalité fastidieuse, ont pensé pour la plupart qu’il courait à l’échec et ont fait en sorte que leur pronostic se transforme en réalité.
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