Etienne Caniard a plaidé ce vendredi pour un élargissement à tous les professionnels de santé des réseaux mutualistes, actuellement limités aux soins optiques, dentaires et d’audioprothèses. « Les réseaux de soins ont démontré leur efficacité en termes de qualité de l’offre et de diminution du reste à charge des patients », a estimé le président de la Mutualité française lors d’une rencontre organisée ce vendredi par l’AJIS (Association des journalistes d’information sociale).
« Il faut aller plus loin si l’on veut lutter efficacement contre le reste à charge » que doivent acquitter les patients, et permettre aux mutuelles de « contractualiser avec l’ensemble des professionnels de santé, notamment dans les domaines où les prix effectivement pratiqués ne correspondent pas aux tarifs de remboursement de l’Assurance-maladie », a poursuivi Etienne Caniard. « Il y a beaucoup moins de crispation » sur ce sujet, assure-t-il, prenant l’exemple des discussions en cours avec des syndicats de chirurgiens.
Des conventions signées avec les médecins
La question d’« un reste à charge zéro » est au cœur de ces échanges. Il s’agit d’étudier la prise en charge des dépassements d’honoraires pour certains « actes indispensables à la population » afin qu’ils soient « accessibles ». Cela passerait par « un engagement bilatéral », résume le président de la Mutualité.
La loi sur les réseaux de soins, en vigueur depuis janvier 2014, limite les conventions entre professionnels de santé et mutuelles ou groupes de mutuelles aux seuls soins dentaires, d’optiques et d’audioprothèses.
Les opticiens, chirurgiens dentistes et audioprothésistes engagés dans ces réseaux proposent aux patients, selon les cas, des lunettes, verres, prothèses dentaires et auditives respectant un cahier des charges prévoyant des critères de qualité et des prix inférieurs à ceux généralement pratiqués. Les patients disposant d’une mutuelle, qui vont voir ces professionnels de santé conventionnés, sont censés bénéficier de prix plus bas et d’un meilleur remboursement par leur mutuelle, parfois du tiers payant.
Les syndicats sont contre
Selon des projections de la Mutualité, le recours systématique à ces réseaux représenterait 1,9 milliard d’économies au bénéfice des assurés. À condition de convaincre les professionnels de santé.
Car les syndicats de médecins ne sont pas favorables à l’élargissement de ces réseaux de soins. Ils s’y étaient farouchement opposés lors du vote de la précédente loi de 2014, obtenant in extremis que les médecins soient exclus du dispositif.
À l’époque, ils avaient manifesté leurs craintes de voir les médecins soumis à la loi des mutuelles, qui leur imposeraient leurs pratiques médicales et leurs tarifs, et les patients privés de la liberté de choisir leur soignant. La CSMF mettait également en garde contre le risque d’une distorsion de concurrence entre les praticiens signataires des conventions de mutuelles et ceux qui resteraient en dehors des réseaux.
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