De nombreux gynécologues refusent encore de poser un stérilet à une femme nullipare. Ceci malgré de nombreuses études dont les résultats révèlent que la pose d’un DIU n’augmente pas les risques d’infection génitale haute. Difficile de changer les pratiques héritées des années 1970 et de la pose du Dalkon Shield incriminé dans la survenue d’infections pelviennes.
« Il n’y a pas de données dans la littérature qui laissent apparaître un surcroît de complications liées au stérilet chez les adolescentes et les nullipares, déclare le Dr Philippe Faucher. Certes, les adolescentes sont plus souvent porteuses d’IST, notamment de chlamydiose. Si une infection génitale haute survient, ce n’est pas en raison de la pose d’un DIU mais en raison de la présence d’une Chlamydia trachomatis dans les voies génitales ».
Certains pensent qu’un prélèvement vaginal est systématique chez la nullipare avant la pose d’un stérilet, prélèvement qui n’est pas réalisé chez une multipare. « Il n’y a aucun élément en faveur d’une telle attitude, souligne le Dr Faucher. Mais face à une adolescente ou une jeune femme de moins de 25 ans ou lorsque le comportement sexuel est à risque, il est recommandé de dépister les infections sexuellement transmissibles (IST) ». De nombreux gynécologues sont réticents à la pose d’un stérilet en urgence en argumentant qu’ils veulent en premier lieu dépister les IST. « Nous pouvons réaliser un prélèvement vaginal, poser le stérilet immédiatement et traiter éventuellement dans les jours qui suivent selon les résultats du prélèvement ».
On peut poser un stérilet à n’importe quelle femme, sauf contre-indication utérine majeure ou en cas de contexte infectieux (cervicite purulente ou suspicion d’une infection génitale haute en cours). On rappelle aussi que l’antécédent de grossesse extra-utérine n’est pas une contre-indication à la pose d’un DIU.
À noter que les modèles « shorts » de stérilet seraient préférables chez l’adolescente et la nullipare car ils pourraient être mieux tolérés sur de petits utérus, même si les preuves scientifiques sont faibles.
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