LLC et LMC : quel suivi en ville depuis les progrès réalisés en 20 ans ?

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Publié le 07/04/2023
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Crédit photo : PHANIE

Dépistage, connaissance de la pharmacologie, coordination ville-hôpital, soutien au retour à une activité professionnelle, les implications médicales et sociétales des avancées thérapeutiques dans la prise en charge des leucémies chroniques sont multiples. C'est ce que met en avant l'Académie de médecine dans un communiqué.

Le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC) et de la leucémie myéloïde chronique (LMC) a fait en 20 ans des « progrès exceptionnels », rappelle l'Académie. Ibrutinib, vénétoclax, imatinib, ces thérapies ciblées doivent être connues des professionnels de santé « car les interactions médicamenteuses sont nombreuses et certaines associations (anticoagulants) peuvent être source de graves complications », est-il souligné.

Surveillance sanguine et du risque infectieux

Dans la LLC, l'ibrutinib, cet inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (BTK), est « le traitement de choix » en cas de mutation TP53 ou de délétion 17p au caryotype. Le vénétoclax, puissant inhibiteur sélectif de la protéine anti-apoptotique Bcl-2, est « aussi un médicament d'intérêt ». L'association ibrutinib/vénétoclax réduit le risque de progression de la maladie ou de décès chez les patients âgés de plus de 65 ans avec « un taux de survie fortement amélioré par rapport à ce qu'il en était auparavant (chloraminophène) ».

L'Académie rappelle ainsi que la surveillance est sanguine mais concerne aussi le risque infectieux. Si le traitement donné oralement est bien toléré et efficace, « le recours régulier au spécialiste n'est pas systématique ».

Quant à la LMC, le traitement repose sur des inhibiteurs de tyrosine kinase administrés par voie orale, tels que l'imatinib. « La surveillance repose sur des bilans sanguins simples, mais auxquels il faut adjoindre des tests de biologie moléculaire, en particulier l'amplification par la réaction de polymérisation en chaîne du transcrit leucémique, au début mensuels, puis trimestriels », est-il expliqué. Les tests peuvent être espacés tous les six mois, en cas d'amélioration très franche, qui est observée souvent après deux ou trois ans.

Coordination ville-hôpital

« Cette hémopathie est devenue une pathologie chronique, lit-on, et si une résistance au traitement de première intention par imatinib survient, une consultation spécialisée est là aussi nécessaire. » L'utilisation d'inhibiteurs de tyrosine kinase de deuxième, voire de troisième génération permet en général de retrouver une amélioration des résultats des tests moléculaires, parfois durablement profonde, « avec une survie à 17 ans de 82 % », cite l'Académie. « Dans certains cas, l'arrêt du traitement pourra même être proposé », ajoute-t-elle.

Avec des perspectives de vie longue et de qualité de vie satisfaisante, « la reprise de l'activité peut s'accompagner d'un désir d'investissement, surtout si la rémission se prolonge et que le spécialiste commence à évoquer la guérison », rapporte l'Académie, complétant qu'un « emprunt peut devenir nécessaire » et que « la disposition française du droit à l'oubli facilite les démarches ».

Le généraliste joue un rôle majeur dans le suivi des patients aux côtés du spécialiste, tout comme le pharmacien et l'infirmière de pratique avancée (IPA), le traitement pouvant être adapté sur les conseils du spécialiste, sans que le patient ait besoin de retourner à l'hôpital.


Source : lequotidiendumedecin.fr