APRÈS SIX ANS d’existence, les conseils nationaux de formation médicale continue (CNFMC, libéraux, hospitaliers et salariés) ont donc refermé une page de la FMC en France (« le Quotidien » du 23 septembre). Ces instances vont cesser leurs activités à la fin du mois de septembre puisqu’ils n’ont pas survécu à la réforme du développement professionnel continue (DPC), qui se substitue à la fois à la FMC et à l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Si les CNFMC sont fiers de leur bilan (« On a permis à la formation de franchir un saut qualitatif », assure le Dr Bernard Ortolan du conseil national des libéraux) et de l’héritage transmis (492 organismes agréés, un barème unique de points, des orientations nationales, un code de bonnes pratiques avec l’industrie du médicament…), l’avenir se dessine en pointillé. « Nous espérons que le nouveau système sera rapidement mis en place pour qu’il n’y ait pas de hiatus et de vide sidéral pour tout le tissu associatif », met en garde le Dr Ortolan.
De fait, quatre décrets d’application du DPC font l’objet d’un examen au conseil d’État. Plusieurs arrêtés suivront (notamment des textes de nomination). « On nous promet l’installation du nouveau dispositif avant la fin de l’année », explique le Dr Ortolan. Mais rien n’est sûr en matière de FMC dont les soubresauts n’ont pas cessé depuis la mise en place de la formation obligatoire en 1996.
Surtout, de très nombreuses questions restent en suspens, de l’aveu même des experts de la FMC. Quelles seront les ressources du DPC ? « Pour former 120 000 médecins, il faudrait multiplier par cinq le financement, calcule le Dr Ortolan. On aura besoin de l’argent privé et de mettre en placedes sessions virtuelles ». La question de la qualité des organismes de formation fait déjà polémique. Le gouvernement a choisi une simple procédure d’enregistrement (pour se conformer au droit européen) et non pas d’agrément. Quid des points de formation accumulés ces dernières années par les médecins, dès lors que le système change du tout au tout (on ne parle plus de barème) ? Quel sera le montant du chèque formation que promet le gouvernement ? Comment l’Ordre s’y prendra-t-il pour vérifier le respect de l’obligation ? « 2011 et 2012 seront des années de test et d’apprentissage du nouveau modèle… », convient Dominique Bertrand (conseil national des hospitaliers). Façon de prévenir que la profession, malgré l’héritage solide des CNFMC, saute une fois encore dans l’inconnu.
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