L’ANSM alerte sur un risque de méningiome avec le Lutényl et le Lutéran

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Publié le 17/06/2020

Crédit photo : Phanie

Les craintes se confirment concernant le risque de méningiome lié à l’utilisation de deux médicaments macroprogestatifs, le Lutényl (acétate de nomégestrol) et le Lutéran (acétate de chlormadinone) et de leurs génériques. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) donne l’alerte suite aux résultats d’une étude épidémiologique du groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE, regroupant l’ANSM et la CNAM. Ces médicaments sont indiqués dans le traitement de la ménopause, de l'endométriose et des troubles menstruels.

Selon cette étude menée à partir des données de la CNAM, le risque augmente avec la dose utilisée, la durée du traitement et l’âge de la patiente. Un traitement de plus de 6 mois par Lutényl ou Lutéran multiplie, respectivement, par 3,3 et 3,4 le risque. Ce dernier est multiplié par 12,5 à partir d’une dose cumulée correspondant à 5 ans de traitement pour le Lutényl et par 7 à partir d’une dose cumulée correspondant à 3,5 ans d’utilisation du Lutéran.

Sur la base de ces résultats, le Comité scientifique de l’ANSM ne s’est pas prononcé en faveur d’un arrêt de la commercialisation de ces médicaments, mais va engager à l’automne une concertation avec les acteurs concernés, et notamment les professionnels de santé et les patientes. En attendant, l’Agence invite à la vigilance. Les professionnels de santé doivent ainsi informer leurs patientes du risque de méningiome, limiter la durée et la posologie des traitements et réévaluer la pertinence des traitements au regard de la balance bénéfice-risque. En cas de symptômes évocateurs d’un méningiome, l’IRM cérébrale est recommandée.

En février dernier, l’Agence européenne du médicament (EMA) avait annoncé la restriction des conditions d'utilisation des médicaments à base d'acétate de cyprotérone (Androcur et ses génériques) en raison également d'un risque accru de méningiome.