Des chercheurs américains et brésiliens se sont associés pour mettre au point un cocktail de trois anticorps monoclonaux neutralisants (nMAB), obtenus à partir du sang d’un individu infecté par le virus Zika. L’injection de ce cocktail a protégé des singes de l’infection par le virus. Les résultats sont parus dans « Science Translational Medicine ». Ces nMAB pourraient, après des essais chez l’humain, protéger la femme enceinte et le fœtus de l’infection par le ZIKV.
À partir d’un patient colombien infecté par le Zika en phase aiguë, les chercheurs ont purifié 91 MAB. Ils les ont testés pour voir ceux qui permettaient la neutralisation du virus, en ont conservé 11, et ont alors choisi les trois plus puissants. Ces trois MAB sont nommés SMZAb1, SMZAb 2 et SMZAb5. Le premier et le troisième se lient au domaine III de la protéine ZIKV E, le deuxième au domaine II.
Gare à la facilitation de l'infection dépendante des anticorps
Les auteurs, avant de poursuivre leur étude, ont constaté que les trois nMAB choisis présentaient une réactivité croisée avec le virus de la dengue. Ils ont donc modifié les MAB pour prévenir toute facilitation de l'infection dépendante des anticorps (Antibody-Dependent Enhancement ou ADE), car celle-ci peut transformer une infection secondaire par la dengue en une fièvre hémorragique potentiellement fatale.
Test chez quatre macaques rhésus
Le cocktail de MAB a été injecté à quatre singes (à la dose de 20 mg par kilo) et le virus Zika leur a été injecté le lendemain, en sous-cutané. Les singes ont été protégés de l’infection par le virus, et ne montraient aucun signe de réplication pendant les 21 jours qui ont suivi. Le développement de ces anticorps représentent, selon les auteurs, le moyen le efficace et le plus rapide pour prévenir l'infection et ses complications fœtales.
En effet, soulignent les auteurs, il faudra des années avant qu’un vaccin puisse être administré à des femmes en âge de procréer (à cause en particulier du risque de réaction croisée avec la dengue, mais aussi parce que des millions de personnes des zones à risque devraient accepter de se faire vacciner pour permettre une immunité de groupe). Or, ajoutent-ils, les nMAB peuvent être fabriqués de façon à éviter la facilitation de l'infection dépendante des anticorps (ADE). Ils soulignent cependant que des tests devraient être faits chez des macaques femelles gestantes avant de passer aux phases cliniques.
La FDA approuve un test de dépistage du Zika dans les dons de sang
Le test (cobas Zika test), mis au point par Roche Molecular Systems, pourra être utilisé sur les dons de sang et d’autres produits sanguins, ainsi que les dons d’organes à partir de donneurs vivants, pour dépister le virus Zika dans ces produits et assurer la qualité des dons de sang. Il avait été expérimenté dans des établissements de santé et montré son efficacité (avec une spécificité de plus de 99 %), précise la Food and Drug Administration.
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