Bientôt la vaccination sans aiguille ? C’est ce que suggère un article publié dans « Science Translational Medicine ».
L’équipe de Kiana Aran, de l'Université de Berkeley (Californie, États-Unis) présente le MucoJet, un système de vaccination non-invasif permettant d’envoyer via une pilule, un jet de vaccin contre la muqueuse buccale. Les patients pourraient se l’auto-administrer. La région buccale, riche en cellules immunitaires, constitue en plus l’une des principales voies d’entrée d’une infection. Elle est cependant peu exploitée, l’épaisse muqueuse buccale étant difficile à pénétrer.
Pour se vacciner, les patients devront tenir le MucoJet à l’intérieur de la bouche contre la joue. Le système relarguera un jet puissant et précis vers la muqueuse. « Le jet est similaire à la pression d’un hydropulseur qu’utilisent les dentistes », explique Kiana Aran l'un des auteurs. « La pression est très ciblée, et le diamètre du jet très petit : il pénètre ainsi la couche muqueuse. » Le MucoJet se présente comme un cylindre de 15 mm sur 7 mm, composé de deux parties : une gaine extérieure, qui contient un compartiment rempli de 250 ml d’eau et un cylindre conçu pour se clipser à l’intérieur. Il est composé de deux réservoirs, séparés par une membrane poreuse et un piston, l’un contenant 100 ml de vaccin, l’autre de l’acide citrique et du bicarbonate de sodium.
Générer une immunité muqueuse et systémique
Le système a été testé avec de l’ovalbumine, et comparé à une administration par compte-gouttes, la méthode actuelle de vaccination orale. In vitro, en 3 heures, le MucoJet permet à 8 fois plus d’ovalbumine de traverser des couches muqueuses porcines. Dans un modèle animal de lapin, le Mucojet a permis une administration d’ovalbumine 7 fois supérieure. Et les animaux traités avec le MucoJet présentaient 3 fois plus d’anticorps G (dans le sang) et A (dans les muqueuses) anti-ovalbumine.
Non-invasif, simple à utiliser, la méthode pourrait favoriser l'observance. De plus, elle est moins coûteuse que la vaccination non-invasive la plus prometteuse actuellement, par micro-aiguilles. Les chercheurs espèrent que le MucoJet sera disponible à la vente dans 5 à 10 ans. La prochaine étape : tester l’administration d’un vrai vaccin, sur d'autres modèles animaux. L’équipe réfléchit également à d’autres formes, tailles et designs pour simplifier la procédure d’administration, créer une version du MucoJet qui pourrait être avalée, et améliorer « l’observance » des patients, notamment pour les enfants. « Imaginez si nous pouvions monter ce système dans une sucette ? » s’enthousiasme Kania Aran.
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