D’après une étude publiée dans le « JAMA », une baisse de la réserve ovarienne (mesurée par des dosages sanguins et urinaires d’AMH, de FSH et d’inhibine B) n’est pas associée à une baisse de la fertilité – contre toute attente.
Dans cette étude de cohorte prospective, nommée « Time to conceive », qui comptait le délai jusqu’à la conception (évaluée par un test de grossesse positif), des chercheurs américains ont inclus 750 femmes de 30 à 44 ans.
Les femmes incluses ne présentaient pas d’antécédent d’infertilité (syndrome des ovaires polykystiques, usage de traitements contraceptifs dans le temps de l’étude, endométriose…), tentaient de concevoir depuis trois mois au plus et étaient en couple avec un partenaire masculin sans antécédent d’infertilité. Les femmes allaitantes étaient exclues de l’étude. Ces femmes ont fourni des échantillons sanguins et urinaires, permettant de doser l’AMH, la FSH sérique et urinaire et l’inhibine B sérique.
Même probabilité de concevoir, à 6 et 12 mois, selon les taux des biomarqueurs
Les résultats ont été ajustés pour l’âge, l’IMC, l’ethnie, le statut tabagique et l’usage récent d’un contraceptif hormonal. Quel que soit le biomarqueur considéré, les chercheurs n’ont pas trouvé de différence significative concernant la conception. Ainsi, un faible taux d’AMH (< 0,7 ng/mL) était associé à un taux de conception de 65 % à 6 mois, contre 62 % chez les femmes qui présentaient un taux d’AMH normal. Des chiffres similaires étaient retrouvés avec les autres biomarqueurs : ainsi, un taux élevé de FSH sérique (> 10 mIU/mL) était associé à un taux de conception de 63 % à 6 mois (contre 62 % en cas de taux normal). À 12 mois et pour tous les biomarqueurs, les taux de conception étaient plus élevés, mais ne différaient pas selon que les taux de biomarqueurs étaient normaux ou non (84 % de conception à 12 mois avec une AMH basse, contre 75 % avec une AMH élevée, et 82 % avec une FSH élevée, contre 75 % avec FSH normale). Les auteurs notent que ces résultats sont confirmés même parmi la tranche d’âge supérieure de la cohorte (38-44 ans).
Des limites méthodologiques
Un éditorial accompagnait l’article dans le « JAMA », qui soulignait les limites de l’étude, malgré sa puissance statistique. Les femmes présentant des problèmes d’infertilité étaient exclues, le résultat de la grossesse n’était pas attendu, les femmes du groupe 38-44 ans étaient peu nombreuses (n = 28) et les résultats différaient de ceux d’une étude pilote menée sur 100 patientes. L’éditorial souligne en tout cas que l’interprétation des taux d’AMH dans un couple infertile est un sujet de controverse.
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