Le déni de grossesse est une « réalité médicale parfaitement chiffrable », estime le Dr Félix Navarro, président de l’AFRDG (Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse).
Le déni de grossesse est dit « partiel » quand sa levée survient à partir de vingt semaines (cinq mois) et avant la fin de la grossesse. Il est « total » quand il dure toute la grossesse et n’est levé qu’au moment de l’accouchement. Selon des études menées en Allemagne, en Autriche et aux États-Unis, il y aurait un déni de grossesse partiel pour 400 à 500 naissances et un déni de grossesse total pour 2 500 naissances. Une fréquence supérieure à celle du risque de trisomie (1/700) ou de spina bifida (1/1 500), pour lesquels de vraies politiques de prévention sont mises en place, souligne l’AFRDG.
Une projection du Dr Jens Wessel, obstétricien à Berlin, auteur de l’une des études réalisée en Allemagne, permet de dire que la France de 2007, qui a enregistré 783 500 naissances, aurait compté 1 650 dénis de grossesse partiels* (sur la base d’un pour 475, à la vingtième semaine d’aménhorée), dont 320 dénis jusqu’au terme et 80 avec accouchement en dehors d’un milieu médicalisé. Ceux-là même dont on entend parler dans les journaux. « La femme est tellement prise de court qu’elle n’a pas le temps de se rendre à l’hôpital et elle accouche dans son salon, parfois seule », relate le Dr Navarro.
Sur 56 dénis de grossesse étudiés par le Dr Michel Libert, à Lille, il y a eu six décès : deux mort-nés, un décès aux urgences de l’hôpital, un mort i n utero à la 33 e semaine, un syndrome polymalformatif découvert au bout de 23 semaines et une interruption thérapeutique de grossesse du fait de la santé de la mère à la 2 e semaine.
*Un chiffre qui doublerait au moins si l’on mettait le curseur dès le troisième mois, assure le Dr Navarro.
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