Selon un essai clinique de phase I, l'anticorps monoclonal m102.4 utilisé pour neutraliser les hénipavirus est bien toléré chez l'homme.
Les hénipavirus sont des zoonoses émergentes, dont le réservoir principal est la chauve-souris. Les infections liées aux virus Hendra et Nipah, deux hénipavirus, peuvent entraîner des symptômes respiratoires et neurologiques, voire conduire au décès. Ces infections figurent parmi les maladies prioritaires de l'OMS pour lesquelles un plan d'action en matière de recherche et développement a été élaboré pour prévenir les épidémies.
Apparu en 1994 en Australie, le virus Hendra a entraîné le décès de quatre personnes sur sept infectées. Le virus Nipah a lui sévi entre 1998 et 2018 en Asie du Sud et du Sud Ouest, provoquant 373 décès sur 637 personnes infectées.
Utilisé à titre compassionnel
L'anticorps monoclonal m102.4 est disponible à titre compassionnel en situation d'urgence. Quatorze personnes en ont bénéficié (13 en Australie pour le virus Hendra et une aux États-Unis pour le Nipah), mais sa tolérance et son devenir dans l'organisme n'avaient pas été étudiés dans le cadre d'un essai clinique.
Dans cet essai randomisé et monocentrique, les 40 participants ont été répartis en cinq cohortes de huit personnes. Dans chacune des cohortes, six individus recevaient l'anticorps monoclonal m102.4 et deux le placebo. La dose de traitement (injectée par intraveineuse) variait d'une cohorte à l'autre : 1 mg/kg pour la cohorte 1, 3 mg/kg pour la cohorte 2, 10 mg/kg pour la cohorte 3, 20 mg/kg pour la cohorte 4, et deux doses de 20 mg/kg à 72 heures d'intervalle pour la cohorte 5.
Le traitement était bien toléré, et ce quels que soient la dose et le schéma (une ou deux doses). Aucun effet indésirable grave n'a été rapporté. Des infections, classées comme légères à modérées, ont notamment été notifiées, ainsi que des maux de tête.
Par ailleurs, la demi-vie du traitement variait selon les groupes entre 16,5 et 27,6 jours, et l'anticorps monoclonal m102.4 n'a pas entraîné de réponse immunogénique (tous les participants avaient des résultats négatifs en anticorps anti-médicaments tout au long du suivi).
EG Playford et al., Lancet Infect Dis, DOI:https://doi.org/10.1016/S1473-3099(19)30634-6, 2020
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