C’est un mandat de cinq ans que le Dr Pierre Monod est en train d’achever à la présidence du Collège Français des Médecins Rhumatologues. « En principe, c’était quatre ans mais j’ai joué un peu les prolongations pour assurer la transition. Comme le prévoient nos statuts, celui ou celle qui va me succéder sera un rhumatologue hospitalier », indique ce rhumatologue libéral qui, durant ces cinq années, a présidé une instance clé dans la spécialité.
Fondé en juin 2006, le CFMR a été l’un des premiers conseils nationaux professionnels. Cette structure, agréé par la Haute autorité de santé (HAS), regroupe toutes les composantes de la spécialité : la Société Française de Rhumatologie, le Syndicat National des Médecins Rhumatologues, l’Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale, le Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, et 21 associations régionales de FMC (formation médicale continue).
EPP et DPC
« La volonté était de mettre en place une structure fédérative regroupant les hospitalo-universitaires, les sociétés savantes, les libéraux et les associations de FMC pour gérer l’EPP (évaluation des pratiques professionnelles). Et d’emblée, on s’est orienté vers la démarche qualité, puis vers le DPC (développement professionnel continu) », indique le Dr Pierre Monod qui tient à rendre hommage à deux personnalités importantes de la spécialité. « Le Pr Philippe Orcel, mon prédécesseur, et le Pr Olivier Goëau-Brissonnière qui, à la tête de la Fédération des spécialités médicales (FSM), a su fédérer tous les Collèges nationaux professionnels ».
Le Dr Monod reconnaît avoir des regrets sur la manière dont le DPC a été mis en place par les pouvoirs publics. « On a perdu beaucoup de temps pour des raisons incompréhensibles. Au sein du Collège, nous voulions agir de manière pragmatique mais les autorités ont voulu mettre en place un dispositif obligatoire. Et, comme d’habitude, sans faire confiance aux professionnels. Elles ont donc créé un organisme de gestion du DPC qui, faute de moyens suffisants, n’a pas rempli véritablement ses missions. En tout cas, il faut rendre hommage aux rhumatologues qui n’ont pas attendu le DPC pour continuer à se former et à évaluer leurs pratiques », indique le Dr Monod.
Un autre grand dossier que le président du CFMR a eu à gérer a été celui des acides hyaluroniques. Le Collège est allé plaider pour une demande de remboursement auprès de la CNEDiMTS, commission de la HAS chargée de se prononcer sur la prise en charge par l’assurance-maladie des dispositifs médicaux et des technologies de santé. « Nous avons été reçus par son président, le Pr Jacques Belghiti qui nous a écoutés. Mais le résultat final a été catastrophique puisque la CNEDiMTS a d’emblée et totalement écarté tout remboursement des acides hyaluroniques », déplore le Dr Monod.
Mais, selon lui, ce dossier est la preuve de l’intérêt d’une structure fédérative et transversale comme le Collège. « Les acides hyaluroniques, ce n’est pas le problème des hospitalo-universitaires. Ils n’en font pas et n’en ont qu’une connaissance théorique. De leur côté, les rhumatologues libéraux pourraient être accusés de vouloir défendre leur bifteck. C’est donc tout l’intérêt d’avoir une structure transversale qui représente toute la profession et peut avoir une vision plus institutionnelle. Cela rend plus crédibles nos prises de position auprès des autorités. Même si, dans le cas des acides hyaluroniques, nos demandes n’ont pas abouti », indique le Dr Monod.
Transparence
C’est ce caractère transversal et fédératif qui fait du Collège le principal interlocuteur des autorités et des agences pour tout ce qui relève de la rhumatologie. « C’est parfois éreintant car on nous demande souvent les choses la veille pour le lendemain. Mais c’est passionnant. Et c’est fondamental d’avoir un secrétariat général qui fait circuler l’information. Par exemple, on est régulièrement sollicité par la HAS pour rendre un avis d’expert ou pour participer à un groupe de travail. Avant, cela se faisait souvent par « copinage ». Aujourd’hui, c’est plus clair et transparent », se félicite le Dr Monod.
D’après un entretien avec le Dr Pierre Monod, président du Collège Français des Médecins Rhumatologues.
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