Les préfectures de La Réunion et de Mayotte ont fait part jeudi de la « vigilance » des services de l'État concernant l'épidémie de peste qui sévit dans l'île voisine de Madagascar, tout en rappelant qu'aucune restriction de circulation avec l'île n'était préconisée à ce stade.
« Afin de tenir compte de l’évolution de l’épidémie à Madagascar, Amaury de Saint-Quentin, préfet de La Réunion, s'est assuré que l'ensemble des services de l’État concernés anticipe un éventuel risque d'importation de cas de peste à La Réunion et soit en mesure de détecter et de prendre en charge rapidement et efficacement une personne présentant les symptômes de la maladie dès son arrivée », a indiqué la préfecture de La Réunion, dans un communiqué.
À Mayotte, « l'évolution du phénomène est suivie de près par les services de l'État et les services sanitaires. Les services concernés ont été appelés à la vigilance », et le préfet de Mayotte, Frédéric Veau, a rappelé que « les personnes qui envisagent un déplacement à Madagascar ou qui reviennent de cette île sont invitées à consulter le site Internet du ministère des Affaires étrangères et le site de l'Agence régionale de santé de l'océan Indien ». En cas de fièvre après un séjour à Madagascar, « contactez le 15 en mentionnant votre voyage », ajoute la préfecture.
Depuis le début de l’épidémie, l'ARS-océan Indien « a informé les praticiens de santé des conduites à tenir et a diffusé des informations à l’attention du grand public, des agences de voyages et des organisateurs de voyages. Les autorités portuaires et aéroportuaires sont informées des conduites à tenir pour prévenir tout cas importé et, le cas échéant, prendre en compte les suspicions de cas de peste », a insisté la préfecture de La Réunion.
Premiers cas probables dans les Seychelles
Le 10 octobre dernier, le ministre de la Santé des Seychelles a signalé à l'OMS un premier cas probable de peste pneumonique, un homme de 34 de retour de l'île de Madagascar 4 jours auparavant. Un premier test rapide, mené la 11 octobre, s'est révélé positif, mais avec une marge d'incertitude. Un échantillon d'expectoration par crachat a été envoyé à l'institut Pasteur de Partis pour confirmation du diagnostic.
Entre le 9 et le 11 octobre, 8 nouvelles personnes ont développé des symptômes modérés et ont été isolées et mises sous traitement (streptomycine, tétracyclines et fluoroquinolones). Les autorités ont également isolé et traité 2 autres cas suspects, bien qu'ils n'aient pas de liens épidémiologiques avec les premiers cas probables. Des échantillons de ces 10 cas suspects ont été prélevés et envoyés à l'institut Pasteur de Paris.
Par ailleurs, 320 contacts du premier cas Seychellois ont été suivis jusqu'au 13 octobre, date jusqu'à laquelle des symptômes pouvaient encore apparaître. Par mesure de précaution, les 577 enfants et 63 professeurs d'une école où travaille un des cas suspects se sont vu prescrire un traitement antibioprophylactique.
Selon le dernier bilan publié par le ministère de la Santé à Madagascar, 500 cas et 54 décès ont déjà été répertoriés sur l'ensemble de la Grande Île, dont 276 cas et 25 morts dans la seule capitale.
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