Octuple infanticide : le procès de Dominique Cottrez s’ouvre aux assises ce 25 juin

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Publié le 25/06/2015

Dominique Cottrez sera jugée, à partir de ce jeudi 25 juin et jusqu’au 2 juillet, devant la cour d’assises du Nord, pour le meurtre de huit de ses nouveau-nés, à partir de 1989.

C’est en juillet 2010 que cette affaire d’infanticide d’une ampleur sans précédent est découverte. Le nouveau propriétaire de la maison des parents de Dominique Cottrez déterre deux cadavres de nourrissons placés dans des sacs plastique, en bêchant le jardin. Dominique Cottrez, alors aide-soignante de 46 ans, indique aux enquêteurs avoir gardé les corps d’autres bébés tués à la naissance. Il y en aura huit au total, issus de huit grossesses que la mère avait dissimulées, en partie grâce à son obésité et à l’indifférence qui régnait dans son foyer.

Au cours des auditions, Dominique Cottrez a expliqué ses actes par l’humiliation subie au cours de sa première grossesse connue, ou par la crainte que les bébés soient de son propre père, avec qui elle aurait entretenu une relation incestueuse jusqu’à sa mort en 2007. Ses avocats avaient plaidé la prescription, rejetée par la Cour de cassation.

Le déni de grossesse en question

L’instruction avait opposé les experts sur le fait de savoir s’il y avait eu un déni de grossesse. Le procès devrait à nouveau poser la question. Me Marie-Hélène Carlier, l’un de ses avocats, devrait plaider la « dénégation de grossesse ». « Qu’on ne parle pas de déni de grossesse. C’est un déni d’enfant : Dominique Cottrez a utilisé l’assassinat comme moyen de contraception », indique l’avocate.

Les associations L’Enfant bleu-Enfance maltraitée et Enfance et partage, qui réclament l’imprescriptibilité des crimes sur des enfants, se sont constituées parties civiles, l’époux Pierre-Marie Cottrez, et les deux filles du couple, nées en 1987 et 1988 devraient faire de même. L’instruction s’était interrogée sur leur connaissance des faits, et avait conclu au non-lieu.

Dominique Cottrez encourt la perpétuité. Elle a connu deux ans de détention provisoire avant d’être remise en liberté et placée sous contrôle judiciaire en juillet 2012. Elle est suivie psychologiquement et psychiatriquement. Elle s’était confiée à la « Voix du Nord » pour la première fois en janvier 2015.

Coline Garré

Source : lequotidiendumedecin.fr