Alors que les investissements sur les sites français de production de médicaments chimiques sont relativement stables depuis 2010, avec 410 millions d'euros investis en moyenne chaque année, il n'en va pas de même pour les sites de production de médicaments biotechnologiques. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire des investissements productifs pharmaceutiques et biotechnologiques, les investissements ont baissé de 20 % sur ces sites entre 2010 et 2015, passant de 183 à 148 millions d'euros.
Pour le LEEM (Les Entreprises du Médicament), qui a créé cet observatoire avec Polepharma, « cette diminution des investissements est le reflet du faible taux de nouveaux médicaments biologiques produits en France ». Entre 2012 et 2016, sur les 76 autorisations de mise sur le marché (AMM) délivrées par l'Agence européenne du médicament à des produits biologiques, seuls cinq sont produits en France (21 en Allemagne, 12 en Italie).
Sur les sites de vaccins également, les investissements ont sensiblement baissé entre 2010 et 2015, passant de 199 à 86 millions d'euros (- 57 %). Mais l'Observatoire juge que les investissements effectués avant 2012 ont permis aux sites de vaccins d'atteindre leur capacité de production cible. « 86 millions d'euros d'investissement par an semblent suffisants pour maintenir leurs équipements aux normes et assurer la production », écrit-il.
Des signaux d'alerte
Pour le LEEM, ces résultats constituent néanmoins « des signaux d'alerte ». L'organisation rappelle que le secteur de la pharmacie dégage un excédent commercial annuel de 7,6 milliards d'euros, une manne à ne pas négliger alors que la balance commerciale de la France est globalement déficitaire.
Au-delà de cette baisse des investissements, le LEEM rappelle que le secteur sort « fragilisé d'un quinquennat marqué par l'instabilité des décisions politiques, l'empilement des normes administratives, la surtransposition en droit français des directives européennes et le poids disproportionné des mesures de régulation et de la fiscalité pesant sur le médicament ».
Plaidoyer pour une régulation attractive
Avec Polepharma, le LEEM réclame à nouveau des mesures d'urgence. Ils demandent notamment une amélioration des processus d'accès à l'innovation, et la mise en œuvre d'une régulation économique attractive, donnant une visibilité quinquennale aux industriels.
Président du LEEM, Patrick Errard ne cache cependant pas qu'à la suite de l'élection présidentielle, la donne a changé en France. « Nous comptons beaucoup sur ce gouvernement qui se dit réformateur pour faire bouger les lignes », a-t-il indiqué. Et notamment sur la visibilité quinquennale de la régulation, réclamée à cor et à cri par le LEEM depuis des années.
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