Comment les bactéries parviennent-elles à adhérer et à coloniser les surfaces qu’elles rencontrent ? C’est en voulant répondre à cette question que des chercheurs suisses ont montré que Caulobacter crescentus, une bactérie non pathogène, pouvait « sentir » les surfaces avec lesquelles elle entrait en contact.
Les bactéries n’ont pas d’organe sensoriel au sens où nous l’entendons habituellement, mais elles peuvent quand même percevoir leur environnement, montre cette étude publiée dans « Science ». Plus exactement, elles reconnaissent qu’elles entrent en contact avec une surface, et répondent à ce stimulus mécanique en quelques secondes. Un mécanisme qui pourrait être utilisé par les pathogènes pour coloniser et attaquer leurs cellules hôtes.
Le flagelle bactérien transmet le message
Ces bactéries possèdent un moteur rotatif dans leur enveloppe, qui se poursuit, à l’extérieur de la bactérie, par un flagelle. Le mouvement de ce flagelle permet à la bactérie de se déplacer en milieu liquide. Mais il est aussi utilisé comme un organe sensible. La rotation du moteur est déclenchée par le flux des protons dans la cellule via les canaux ioniques. Quand le flagelle bactérien touche une surface, le moteur est perturbé et le flux de protons interrompu.
Les chercheurs estiment que la bactérie permet alors la synthèse d’un second messager, la diguanylate cyclique. Celle-ci conduit à l’activation de la glycosyltransférase HfsJ, qui stimule la production d’adhésine, laquelle fait adhérer la bactérie à la surface avec laquelle elle est en contact en quelques secondes. Et voilà comment un stimulus mécanique est perçu par une bactérie, qui agit en réaction.
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