Le 29 janvier 1996, nous avions les larmes aux yeux. 500 infectiologues venus du monde entier étaient réunis au Sheraton de Washington et découvraient les premières antiprotéases et leurs effets sur la virémie des patients sidéens. Pour la première fois, nous découvrions la possibilité de sauver ces jeunes gens qui jusque-là mouraient tous ou presque.
Pouvez-vous imaginer, chers lecteurs, l’effet d’une telle découverte ? En l’espace de 10 ans nous avions rencontré une maladie inconnue, découvert le virus, son épidémiologie, ses effets, vu mourir nos patients nous qui avions choisi une spécialité qui guérissait (presque) tous ses malades.
En 10 ans, nous avons appris à être proches de nos patients, à tel point que nous allions à leurs enterrements… Nous avons appris à travailler avec toutes les associations de patients (Aides, Act Up). Et après 10 ans, dans la salle obscure, le Dr Emilio Emini projetait sur l'écran les courbes de virémies négativées. Le temps s’est alors suspendu. Nous ne pouvions plus parler. Puis une immense ovation est venue des gorges nouées. Nous avons compris ce jour-là que nos patients allaient cesser de mourir… J’ai aujourd’hui une pensée pour tous ces jeunes hommes, jeunes femmes morts trop tôt. Pour ma part, je ne crois pas en avoir oublié un seul.
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