Depuis 2005 et les douze premiers appels à projets lancés par l’Association française pour la recherche thermale (AFRETh), 129 projets ont été reçus, dont 83 éligibles, 66 validés sur le plan scientifique et 45 financés pour un total de 12 millions d’euros.
« On a montré que l’on peut faire des essais cliniques de bonne qualité méthodologique en milieu thermal », déclare le Pr Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l’AFRETh. « Sur le plan méthodologique, on arrive à des niveaux d’efficacité qui en termes d’effet thérapeutique, de proportion, de valeur seuil atteinte, montre un intérêt dans les maladies chroniques traitées dans les stations et qui sont souvent des parents pauvres des autres moyens thérapeutiques, notamment des médicaments », ajoute-t-il. « Aujourd’hui, on a évalué les pathologies qui correspondent en gros à 80 % des curistes », note le Pr Roques qui juge les études de SMR « contributives », essentiellement au niveau de la rhumatologie, du surpoids et de l’obésité, du syndrome métabolique, des affections liées au stress, des affections veineuses, des suites de cancer et de la gérontologie. Dans son rapport d’« évaluation du soutien public au thermalisme », les rapporteurs parlementaires du CEC saluent « le sérieux et l’ampleur de l’effort de démonstration du SMR » mené par le secteur du thermalisme français et qui reste sans équivalent au niveau international. Au-delà des pathologies où la démonstration du SMR n’a pas encore été faite, à l’instar des affections ORL, les rapporteurs du CEC jugent « nécessaire de progresser dans l’analyse de l’impact des différents paramètres à l’origine d’un effet positif », de manière à « bien identifier ce qui relève à proprement parler de l’eau minérale naturelle ».
Intervention complexe
Aux yeux du Pr Roques, « la cure thermale est une intervention multiple où les soins hydrothermaux sont la part essentielle mais pas unique » de la prise en charge. « À quelle hauteur faut-il attribuer l’effet de l’eau, de la relation avec le patient, des soins eux-mêmes, du dépaysement, des échanges avec les différents curistes ou les effets liés au sentiment de participer à une étude ? », interroge pour sa part Claude-Eugène Bouvier, délégué général du Conseil national des établissements thermaux (CNETh). « Tout ceci est un mélange et bien malin celui qui peut isoler l’effet spécifique dont on sait qu’il est très important », poursuit-il. « On peut peut-être le prouver davantage avec des études biochimiques qui peuvent être réalisées sur l’eau thermale elle-même, en dehors de tout soin. Ce sont des choses que l’on va certainement investiguer », indique le délégué général du CNETh.
Faisable mais limité
« On ne peut évaluer la part de l’élément minéral que sur les soins hydrothermaux », souligne de son côté le Pr Roques. « Si l’on veut le faire d’une manière qui soit interprétable, il faut quelque chose de relativement restreint à des soins que l’on puisse comparer aisément. En pratique, il n’y en a que deux : les bains et les applications de boue », évoque-t-il. « On peut tout à fait réaliser du double aveugle, sans aucune espèce de difficulté. Dans la littérature, une quinzaine d’études ont permis d’investiguer l’impact de l’élément minéral d’une manière qui mériterait d’être menée sur une plus large échelle. On peut le faire, mais ça ne renseigne que sur une fraction de l’efficacité thérapeutique », de la cure thermale, résume le Pr Roques.
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