DEUX CHERCHEURS français et deux chercheurs installés aux États-Unis viennent de recevoir les 4 prix Sanofi-Pasteur décernés aux sciences du vivant.
« Ces prix concrétisent un partenariat historique entre Sanofi et Pasteur, a indiqué Christian Bréchot, directeur général de l’Institut Pasteur, et nous sommes fiers de cette recherche étroitement liée à ses applications industrielles, perpétrant ainsi la vision pasteurienne. »
Pour Christopher Viehbacher, directeur général de Sanofi-Pasteur, l’association Sanofi-Pasteur pour ces Prix illustre deux des éléments clés nécessaires pour améliorer la santé mondiale : l’innovation et le partenariat. Il faut y ajouter le volontarisme nécessaire chez les industriels pour soutenir la recherche, volontarisme malheureusement trop absent en ces temps difficiles où beaucoup coupent trop vite des crédits indispensables à la recherche dans une vision court-termiste.
Présentés par le Prix Nobel de Chimie 2003, le Pr Peter Agre, ont été récompensés :
- Le Pr Alain Fischer dans la catégorie « Immunologie, immunomodulation, immunogénétique et technologies translationnelles » pour l’identification des bases génétiques et des mécanismes moléculaires associés à une trentaine de troubles de l’immunodéficience chez les jeunes enfants et pour le développement de la première thérapie génique chez l’homme. Alain Fischer a souligné l’importance et les difficultés d’un travail qui associe le clinique et la recherche fondamentale.
- Le Dr Christelle Desnues (Directrice d’équipe Unité de Recherche Maladies Infectieuses et Tropicales émergentes (CNRS), Hôpital de la Timone - Marseille) dans la catégorie « Approches innovantes pour la prévention des maladies, incluant les vaccins ». Le travail récompensé concerne la métagénomique virale, l’écologie microbienne et des recherches en cours sur la diversité des communautés de virus présentes dans l’environnement et hébergées chez l’homme.
- Le Pr Roy Kishony, dans la catégorie « Nouvelles approches en matière de résistance aux médicaments ». Roy Kishony, professeur de biologie systémique à la Harvard Medical School (Boston, États-Unis) et à l’Université de Technion (Israël) a établi les principes quantitatifs permettant de suivre l’évolution de la résistance des individus soumis à des traitements multiples. Il a créé une nouvelle discipline à mi-chemin entre la pharmacologie, les systèmes biologiques et leur évolution. Le regard original qu’il porte sur les résistances et la définition de nouveaux paradigmes lui a valu ce prix.
- Enfin, dans le domaine des « Maladies tropicales négligées », le Dr Caroline Barillas-Mury, chercheur à l’Institut National des Allergies et des Maladies Infectieuses du National Institute of Health (Maryland, États-Unis) a été récompensée pour la découverte de facteurs permettant de mieux comprendre la manière dont les parasites du paludisme résistent aux défenses immunitaires des moustiques pour survivre et multiplier. Elle a ainsi évoqué la découverte d’un gène, chez Plasmodium falciparum, qui rend « invisible » au système immunitaire du moustique la présence du parasite, l’empêchant de développer une résistance…
La soirée a permis aux différents intervenants, outre Christopher Viehbacher, de faire entendre de sincères plaidoyers pour la recherche, la motivation des chercheurs, le bien-être de l’humanité (les résistances bactériennes nous ramènent parfois à l’époque où nous n’avions pas encore les antibiotiques et on meurt désormais de maladies infectieuses à germes résistants, germes encore sensibles il y a quelques années).
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