En mai 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu la septicémie comme un problème de santé publique majeur. La Journée mondiale contre le sepsis de ce mercredi 13 septembre est l'occasion pour la Global Sepsis Alliance de rappeler qu'une personne dans le monde en meurt toutes les 3 à 4 secondes. Les projections suggèrent un doublement du nombre de cas d’ici 50 ans.
En France, la mortalité des patients atteints d’un sepsis est de 27 % mais la mortalité de la forme la plus grave peut atteindre 50 %. Le choc septique est une réponse inflammatoire généralisée de l’organisme associée à une infection grave le plus souvent par des bactéries à Gram négatif.
À la veille de la Journée contre le sepsis, une équipe de l'INSERM a publié dans la revue « Scientific Reports », les résultats de travaux menés sur les endotoxines des bactéries Gram négatif. De précédentes études avaient montré qu’une protéine baptisée PLTP (pour plasma phospholipid transfer protein), étudiée dans l'athérosclérose, avait aussi la faculté de se lier aux endotoxines. En cas d’infection, cette protéine semblait donc pouvoir jouer un rôle dans leur élimination.
Élimination par voir biliaire
L'injection d'endotoxines bactériennes à des souris génétiquement modifiées qui ne pouvaient plus exprimer le gène de la PLTP entraîne la mort des souris en 3 jours. Laurent Lagrost et coll. ont émis l'hypothèse que la PLTP présente un intérêt, jusqu’alors inconnu et peut-être majeur, dans le domaine de l’immunité innée. En faisant appel à l'INRA (Unité mixte de recherche « Biologie du développement et de la reproduction »), l'équipe a pu obtenir la protéine PLTP humaine recombinante en quantité suffisante, produite dans le lait de lapines transgéniques.
Injectée aux souris génétiquement modifiées, la protéine PLTP obtenue était capable de réduire la réponse inflammatoire incontrôlée et d'améliorer l’état de santé des souris transgéniques (65 % d'entre elles étaient vivantes à 7 jours).
Poursuivant leurs travaux, les chercheurs ont montré qu'en plus de la capacité à neutraliser l’activité des endotoxines, la LPT peut aussi les désagréger avant de les transférer aux lipoprotéines qui les transportent jusqu’au foie et permettent leur élimination par voie biliaire.
LPT a aussi un effet antibactérien en fragilisant la paroi des bactéries Gram négatif (et non les Gram positif) et en bloquant leur prolifération.
Ces résultats suggèrent que la protéine PLTP peut conduire à une nouvelle stratégie pour la prévention ou le traitement du sepsis.
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