Les chercheurs peuvent être jaloux. Ce sont les adeptes d’un jeu vidéo en ligne qui ont réussi, en trois semaines, à décoder la structure d’une protéase rétrovirale (M-PMV, en cause dans l’infection par le VIH chez les singes rhésus) sur laquelle ils travaillaient depuis dix ans. La cristallographie a confirmé les résultats, qui sont publiés dans la revue « Nature Structural & Molecular Biology » (18 septembre). Et, fait exceptionnel, les joueurs sont signalés comme coauteurs de l’étude.
Foldit (« Plie-le ») est un jeu vidéo expérimental développé en 2008 par les départements d’informatique et de biochimie de l’université de Washington et accessible à tous sur Internet (//fold.it). Le but est précisément de faire résoudre par des joueurs humains un problème auquel se heurtent les ordinateurs, celui de la façon dont une molécule se plie pour former une structure à trois dimensions et donner ainsi naissance à une protéine. « Les gens ont des capacités de raisonnement dans l’espace bien supérieures à celles des ordinateurs », explique l’un des créateurs de Foldit.
Cela n’a pas été tout à fait un jeu d’enfant : l’affaire a mobilisé des milliers d’internautes, répartis en équipes concurrentes, pour manipuler des chaînes d’acides aminés, les plier et les replier dans toutes les combinaisons imaginables. Mais les modèles proposés étaient si proches de la réalité qu’il n’a fallu que quelques jours aux scientifiques pour établir la structure exacte de la protéase.
C’est la deuxième fois qu’un article de « Nature » est publié grâce à Foldit. Et d’autres contributions scientifiques devraient suivre.
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