L’Institut de la Vision (IDV) célèbre ses dix ans en grande pompe. En présence de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, l’Institut, créé en décembre 2008 par le Pr José-Alain Sahel, a été labellisé Institut hospitalo-universitaire (IHU), après une sélection par un jury international. Une reconnaissance supplémentaire pour cette structure déjà partie prenante du laboratoire d’excellence (Labex) « Lifesenses » et à l’origine de nombreuses avancées en ophtalmologie.
Plus d'une cinquantaine d'essais en cours
Entièrement dédié à la recherche sur les maladies de l’œil, l’Institut réunit chercheurs (Sorbonne Université, Inserm et CNRS), médecins, mais aussi industriels autour des patients du Centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts (CHNO), le plus important centre d’ophtalmologie d’Europe avec 300 000 patients accueillis chaque année.
Au total, ce sont 280 chercheurs et 20 cliniciens qui collaborent au sein de l’Institut, reconnu Centre d’investigation clinique en ophtalmologie, pour la réalisation d’essais cliniques de phases I à II, et Centre de référence des maladies rares orienté vers les dystrophies rétiniennes. Plus d’une cinquantaine d’essais cliniques y sont actuellement en cours.
Les recherches menées au sein de l’IDV ont ainsi permis d’amorcer ou de développer de nouvelles approches thérapeutiques. Parmi les découvertes majeures, la compréhension de la dégénérescence des cellules photoréceptrices à cônes dans les cas de rétinopathies pigmentaires devrait aboutir à une thérapie originale.
Les travaux du Dr Thierry Léveillard, chercheur à l’Inserm, et de son équipe visent à recourir à la molécule fabriquée par les photorécepteurs en bâtonnets, la RdCVF (pour Rod-derived Cone Viability Factor), pour alimenter les photorécepteurs en cônes et les aider à survivre. Les chercheurs ont créé une société, SparingVision, pour produire la RdCVF, qui sera administrée aux patients sélectionnés de l’hôpital des Quinze-Vingts dans un essai clinique à venir.
De nouvelles pistes thérapeutiques et de nouveaux outils
Une autre avancée concerne la neuropathie optique héréditaire de Leber (NOLH), la plus courante des affections mitochondriales. Alors qu’aucune thérapie n’a encore prouvé son efficacité à prévenir ou inverser la baisse visuelle liée à la NOHL, la thérapie génique apparaît comme un espoir thérapeutique.
Les travaux menés par le Dr Catherine Vignal Clermont, du service urgence et neuro ophtalmologie de la Fondation ophtalmologique A. de Rothschild (Paris), ont permis une première preuve de concept chez l’animal, publiée en 2008. Un premier essai a ensuite été mené au CHNO en 2014 afin de prouver la sécurité et la tolérabilité du produit chez l’homme. Quinze patients ont été traités et leur suivi sur 5 ans doit s’achever prochainement.
Les activités de l’IDV ont également permis d’élaborer de nouvelles méthodologies d’ingénierie génétique et de nouveaux outils d’imagerie. Jean Livet, chercheur de l’Inserm et chef d’équipe « neurogenèse et développement des circuits neuronaux », a par exemple mis au point une technologie pour suivre le développement des circuits de la vision en 3D en couleur.
Cette technique répond à un besoin de « cartographier les neurones et suivre leur genèse à partir des cellules souches neurales, l’organisation et le développement de ces circuits », explique l’IDV, qui y voit une perspective pour améliorer la compréhension des pathologies.
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