L'Agence de la biomédecine (ABM) tire un bilan encourageant de l'année 2016 pour la greffe d'organes, de tissus et de moelle osseuse, ainsi qu'en matière de procréation, dans son rapport annuel rendu public ce 14 septembre.
En 2016, avec 5 891 greffes d'organes réalisées en France, l'objectif du plan 2012-2016 (5 700) a été dépassé. C'est 2,5 % de plus qu'en 2015 (où 5 746 greffes ont été réalisées), 17 % en cinq ans. Source supplémentaire de greffons, le programme Maastricht III (prélèvement sur donneurs après décision de limitation ou d'arrêt des thérapeutiques) initié en 2014, sera étendu après une phase pilote positive, qui a donné lieu à 114 greffes, en 2016, sur 10 hôpitaux.
L'année 2016 a aussi vu la réalisation de 576 greffes de rien issus de donneurs vivants (ce qui représente 16 % des greffes rénales). L'ABM note aussi une augmentation des greffes de pancréas, de 70 à 90.
Mais encore 22 617 patients ont attendu un organe en 2016.
En matière de don de moelle osseuse, 20 455 nouveaux donneurs se sont inscrits sur le registre, portant le nombre total d'inscrits à 263 417. Ici aussi, l'objectif du plan 2012-2016 qui était de 240 000 donneurs de moelle osseuse a été dépassé (en juin 2015).
À noter, depuis le 1er janvier 2017, les nouvelles dispositions sur le don d'organes et de tissus, votées dans la loi Touraine de janvier 2016, sont en vigueur pour renforcer le principe du consentement présumé au don.
Le don de gamètes progresse (un peu)
Depuis janvier 2016, les hommes et femmes nullipares peuvent donner leurs gamètes. Ce qui a « indéniablement » eu un effet positif, ne serait-ce qu'en termes de notoriété, lit-on dans le rapport de l'ABM. En 2015 (soit avant l'entrée en vigueur de la loi), 795 nouvelles personnes ont donné leurs gamètes, 255 hommes, 540 femmes. En 2016, le nombre de nouveaux donneurs est passé à 493, et de nouvelles donneuses, à 729, soit une progression de 35 % en un an (autant que ces cinq dernières années). Néanmoins, l'autosuffisance de la France n'est pas encore atteinte : selon l'ABM, il faudrait 900 donneuses supplémentaires pour répondre aux besoins des couples en attente, et aux nouvelles demandes. L'ouverture du don aux nullipares, ainsi que la mise en route de centres autorisés dans des régions qui en étaient dépourvues, sont porteurs d'espoir, indique l'ABM.
En 2016, 24 839 enfants sont nés grâce à une AMP, soit 3,1 % de tous les nouveau-nés. Si le volume global des activités d'AMP évolue peu depuis 2012, avec 145 255 tentatives en 2015, incluant inséminations, fécondations in vitro, et transfert d'embryons congelés, cette dernière technique est de plus en plus fréquente, observe-t-on dans le rapport médical. Parmi toutes ces tentatives d'AMP, 97 % ont recours aux gamètes du couple, et 3 % font appel au don.
L'ABM souligne des progrès à faire encore en termes de préservation de la fertilité pour les patients atteints de cancer. Si 5 893 patients en ont bénéficié en 2016, une enquête auprès des agences régionales de santé (ARS) révèle par exemple l'absence de prise en charge dans 3 régions en 2015, et une offre hétérogène dans certaines régions.
Trois nouveaux plans 2017-2021
L'ABM s'est dotée de trois nouveaux plans d'actions stratégiques pour 2017-2021. Le premier concerne la greffe d'organes et de tissus et fixe l'objectif de 7 800 greffes d'organes par an, dont 6 800 à partir de donneurs décédés (dont 500 après arrêts circulatoires), et 1 000 greffes (rénales) à partir de donneurs vivants. Pour les tissus, la cible est l'autosuffisance.
Le deuxième plan pour la greffe de cellules-souches hématopoïétiques se donne comme horizon 310 000 donneurs de moelle osseuse inscrits au registre, dont 75 % de nouveaux candidats de moins de 30 ans, pour moitié masculins (contre 34 % d'inscrits hommes aujourd'hui), et au moins 40 % de nouveaux phénotypes HLA.
Enfin, le plan 2016-2021 pour la procréation, l'embryologie et la génétique humaines (PEGh) doit conduire à l'autosuffisance nationale en matière de dons de gamètes.
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