Des chercheurs de l'INSERM (Centre d’étude des pathologies respiratoires, Unité 1 100), de l’Institut Pasteur et du pôle de recherche Pasteur-Université de Hong Kong ont découvert que le processus inflammatoire qui, dans la grippe, est responsable des lésions du tissu pulmonaire parfois graves, voire mortelles, peut être inhibé en bloquant des enzymes tissulaires, les calpaïnes.
Ces protéases intracellulaires sont en effet activées au cours de l'infection grippale. À l’inverse, leur inhibition réduit la capacité du virus à se répliquer dans les cellules épithéliales respiratoires chez la souris comme chez l'homme. Une fois les calpaïnes inhibées, la réponse inflammatoire diminue. Les chercheurs ont pu démontrer qu'un tel mécanisme réduisait le taux de mortalité chez les souris infectées par le virus de la grippe saisonnière H3N2 et même par les souches plus virulentes H5N1.
Rôle dans la cascade inflammatoire
« Il existe deux calpaïnes exprimées de manière ubiquitaire dans l’organisme, la calpaïne 1 et la calpaïne 2 », a précisé Mustapha Si-Tahar, directeur de l’Unité INSERM. Ces enzymes sont très étudiées « car elles joueraient un rôle notable dans différents processus physiopathologiques, comme la neuro-dégénérescence, la dystrophie musculaire ou le diabète », a-t-il ajouté. Des travaux ont également montré que ces protéases « jouaient aussi un rôle dans la cascade inflammatoire, selon un mécanisme calcium-dépendant. Or, le virus de la grippe accroît le calcium intracellulaire et la réponse inflammatoire », explique Mustapha Si-Tahar. D'où ces travaux qui pourraient ouvrir la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques.
L'INSERM rappelle que l'épidémie de grippe saisonnière a été à l'origine d'une surmortalité record en 2015 avec 18 000 décès. L'épidémie qui a commencé cette année en Bretagne s'est installée dans toute la France métropolitaine depuis 3 semaines. Il n'y a « pas de signes particuliers de gravité à ce stade de l’épidémie », souligne l'Institut de veille sanitaire (InVS) dans son dernier bulletin. Le nombre de cas graves reste très inférieur à celui observé lors des dernières saisons.
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