Des chercheurs belges ont montré que quand des femmes présentent tous les symptômes d’une infection urinaire (IU) non compliquée, et que le test bactérien standard ne révèle pas d’infection, il s’agit tout de même, dans la plupart des cas, d’une infection bactérienne – d’après un test par PCR plus sensible.
L’étude menée par l’équipe du Dr Stefan Heytens, médecin généraliste et chercheur au département de médecine familiale et de soins primaires de l’université de Gand, en Belgique, soutient ainsi l’idée qu’un test bactérien ne doit pas être systématique avant le traitement par antibiothérapie quand les symptômes sont présents.
Bandelette urinaire vs test par PCR quantitative
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont basés sur les échantillons urinaires fournis par 220 femmes consultant leur médecin pour des symptômes d’IU, et 86 femmes constituant le groupe contrôle. Tous ces échantillons ont subi un test standard (par bandelette urinaire, à la recherche de leucocytes et de nitrites), puis un test par PCR quantitative (PCRq), utilisé pour détecter de faibles quantités d’ADN venant des bactéries Escherichia coli et/Staphylococcus saprophyticus. Parmi les femmes symptomatiques, le test standard a détecté 80,9 % d’échantillons positifs pour une infection bactérienne, mais le test par PCRq a trouvé 95,9 % d’infection à E. coli et 8,6 % à S. saprophyticus. En combinant ces deux derniers résultats, 98,2 % des femmes symptomatiques présentent en fait une infection bactérienne. Aucun signe d’infection sexuellement transmissible (IST) n’a été retrouvé chez les femmes qui étaient négatives au test standard et positives au test par PCRq. Parmi les femmes non symptomatiques, seule E. coli a été recherchée par PCRq : 10,5 % des femmes étaient positives pour l’infection bactérienne par le test standard, et 11,6 % par le test par PCRq.
Se passer des tests pour traiter directement
Les auteurs concluent que ces résultats soutiennent la prise en charge qui consiste, si la femme n’est pas enceinte et présente les symptômes typiques d’un IU non compliquée, sans irritation vaginale ni signe d’une IST, le diagnostic d’IU doit être accepté, et l’IU traitée, sans recherche supplémentaire. « Plutôt que de passer du temps et de l’énergie à prouver une IU non compliquée, les médecins devraient se baser sur les symptômes typiques », indiquent les auteurs. Ces résultats ont besoin d’être confirmés et il faudrait en particulier vérifier que les femmes symptomatiques mais pour lesquelles le test standard est négatif bénéficieraient effectivement d’un traitement antibiotique.
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