Cancer du rein avancé

Cabozantinib, nouvelle option en deuxième ligne

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Publié le 03/04/2018
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CARCINOME REIN

CARCINOME REIN
Crédit photo : PHANIE

Le carcinome rénal (RCC) est difficile à diagnostiquer en raison de l’absence de symptômes jusqu’à un stade avancé de la maladie.

Lorsqu’ils apparaissent, la triade classique des symptômes est la suivante : une douleur latérale persistante, une masse abdominale et du sang dans les urines. Au moment du diagnostic (âge médian 64 ans), 20 à 30 % des cancers du rein sont déjà à un stade avancé et le taux de survie à 5 ans est de l’ordre de 10 %. Depuis l’arrivée des thérapies ciblées en 2005 (inhibiteurs de tyrosine kinase et inhibiteurs de mTOR) d’importants progrès ont été réalisés. Cependant, le carcinome rénal à un stade avancé peut rapidement devenir résistant au traitement par un ITK anti-VEGFR. Le cabozantinib est un ITK de 2e génération avec un mode d’action qui inhibe à la fois le VEGFR ainsi que les voies de signalisation MET et AXL, impliqués dans l’angiogénèse, l’invasivité et les métastases tumorales ainsi que dans la résistance acquise aux traitements anti-VEGFR.

Un contrôle de la maladie chez plus de 80 % des patients

L’étude de phase III, METEOR, menée chez 658 patients (âge moyen 62 ans) atteints d’un RCC avancé ayant reçu au moins un traitement précédent par un ITK anti-VEGFR comparait le cabozantinib (60 mg une fois par jour) à l’évérolimus (10 mg une fois par jour). Cabozantinib a démontré une amélioration statistiquement significative de la survie sans progression : 7,4 mois dans le groupe cabozantinib versus 3,8 mois dans le groupe évérolimus (p < 0,001). La médiane de survie globale (critère secondaire) a été de 21,4 mois dans le groupe cabozantinib et de 16,5 mois dans le groupe évérolimus. De plus, le taux de réponse objective a été plus élevé dans le groupe cabozantinib 17 % versus 3 % ; un contrôle de la maladie observée chez plus de 80 % des patients avec un délai médian jusqu‘à la première réponse inférieur à 2 mois. « Ces bénéfices cliniques étaient observés dans tous les sous-groupes de patients quels que soient le groupe de risque pronostique et le nombre de traitements antérieurs », a souligné le Pr Stéphane Oudard (HEGP, Paris) Les effets indésirables les plus fréquents étaient la diarrhée, la fatigue, la diminution de l’appétit et l’hypertension. De nouvelles études sont en cours afin d’évaluer Cabometyx en première ligne : l’étude CABOSUN de phase II a déjà montré son efficacité.

Nouvelles perspectives dans le carcinome hépatocellulaire

Cabometyx a également montré son efficacité dans le traitement du carcinome hépatocellulaire avancé en 2ligne. L’étude de phase III CELESTIAL a été menée chez 760 patients préalablement traités par le sorafenib (plus éventuellement par un autre traitement systémique) randomisés afin de recevoir le cabozantinib à la dose de 60 mg une fois par jour ou le placebo. La médiane de survie globale était de 10,2 mois avec le cabozantinib versus 8 mois avec le placebo. La survie sans progression avait plus que doublé et les taux de réponse objective de 4 % versus 0,4 % avec le placebo. Un contrôle de la maladie a été obtenu chez 54 % des patients du groupe cabozantinib versus 33 % du groupe placebo. « La positivité de l’essai CELESTIAL est un pas important dans la prise en charge du carcinome hépatocellulaire. Auparavant, de nombreuses molécules n’ont pas dépassé le cap de l’étude de phase III », a déclaré le Pr Philippe Merle (Hôpital de la Croix-Rousse, Lyon). Une AMM est espérée pour la fin de l’année.

Conférence de presse IPSEN

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9653