Constitués en front uni contre la loi de santé, médecins libéraux et établissements de soins privés de Midi-Pyrénées appellent à la grève et espèrent faire reculer le gouvernement.
Les premières concessions que Marisol Touraine semble prête à faire (voir ci-dessus) n’ont pas entamé la détermination des médecins de la région contre la réforme de Marisol Touraine.
« Nous n’avons aucun engagement écrit, juste des paroles, c’est insuffisant », estime le Dr Frédéric Sanguignol, tout fraîchement élu à la tête de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) de Midi-Pyrénées. Insuffisant en tout cas pour stopper le mouvement de grève annoncé.
Les différents syndicats tiennent à montrer leur unité. En Midi-Pyrénées, 54 cliniques et les 2 500 médecins qui y exercent assurent l’accueil de près de 50 % des malades soit près de 800 000 patients par an.
Les représentants de la FHP, les syndicats de médecins libéraux du Bloc et de la FMF, les gynécologues du Syngof et l’Union française pour une médecine libre (UFML) se sont donc unis sous la même bannière d’un front uni « tous privés de santé ». Ils redoutent « une organisation du système de soins uniquement autour de l’hôpital public ». « La loi supprimerait les missions de service public pour les établissements privés qui comptent des médecins de secteur II dans leurs services d’urgence. Cela revient à supprimer le libre choix du patient, alors même que les services d’urgences sont saturés dans le public », dénonce le Dr Philippe Cuq, co-président du Bloc. Dans la région, un patient sur 4 passe par les urgences d’un établissement privé.
La crainte d’ARS omnipotentes
Le Dr Jean Thévenot, gynécologue-obstétricien et président du conseil régional de l’Ordre enchérit : « Dans ma spécialité, nous sommes très exposés et compte tenu du montant d’assurance que je paye tous les ans, si je dois travailler en secteur I, je ne m’y retrouve plus. Le ministère ne doit pas se contenter de vouloir faire baisser les dépassements d’honoraires, il doit aussi faire baisser les charges salariales, techniques et assurantielles des médecins. »
La généralisation du tiers-payant demeure une des principales pommes de discorde. « Nous sommes vent debout contre cette mesure car elle menace le secret médical des patients et fait courir le risque que l’État financeur puisse orienter la pratique des médecins », estime le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’UFML. Ses opposants craignent que le projet de loi ne confère un trop important pouvoir aux agences régionales de santé, notamment en terme de planification démographique. « Avec cette loi, nous n’aurons bientôt plus aucune prise sur les numerus clausus », déplore le Dr Marie-Josée Renaudie, gynécologue médicale et présidente de la FMF. Fatigués de ce qu’ils appellent « la politique des petits pas », les médecins espèrent que la grève permettra de renégocier entièrement la loi Touraine.
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