L’AGENCE régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France se donne un mois pour concerter les professionnels de santé sur le plan stratégique régional de santé (PSRS) qui fixe les grandes orientations de la politique régionale sanitaire pour cinq ans. En préambule du document d’une centaine de pages que l’ARS diffuse actuellement, le directeur Claude Évin précise que l’objectif est de réduire les « nombreuses inégalités sociales et territoriales » qu’il identifie au sein de la région.
Le PSRS francilien pose un diagnostic contrasté, soulignant l’abondance des médecins spécialistes et l’offre « fragile », a contrario, en médecine générale. La Seine-et-Marne est l’un des départements avec la plus faible densité de généralistes. Paris compte 119,8 omnipraticiens libéraux pour 100 000 habitants, contre 69,8 en Seine-Saint-Denis (moyenne nationale : 87). Autre point faible de l’Ile-de-France : la densité infirmière y est deux fois plus faible qu’au plan national. Le PSRS souligne un autre aspect : « En Ile-de-France, 6 spécialistes sur 10 exercent en secteur II, cette proportion étant de 4 sur 10 sur l’ensemble du territoire français ».
Accès aux tarifs opposables.
L’ARS définit une série d’objectifs que les professionnels libéraux et hospitaliers sont invités à commenter. « Garantir à chaque francilien un parcours de santé lisible, accessible et sécurisé », cela consiste notamment à mettre un terme aux hospitalisations inutiles - une journée d’hospitalisation sur dix serait évitable en Ile-de-France d’après le PSRS. L’ARS n’a pas la possibilité de répartir directement les médecins sur le territoire. Pour agir sur la démographie, l’Agence envisage d’actualiser les zones déficitaires ou sous dotées prévues dans les conventions médicales et infirmières. Elle précise en outre que les contrats d’engagement de service public seront, en toute logique, prioritairement affectés dans les zones déficitaires en offre de premier recours. Tout aussi impuissante à réguler directement les dépassements d’honoraires - un sujet « entre les mains des signataires de la convention médicale », prend soin de préciser le PSRS -, l’ARS souhaite que des « possibilités d’action » soient envisagées avec l’URPS (union régionale des professionnels de santé). Il s’agit de garantir « un accès à un tarif opposable, notamment au travers des structures d’exercice collectif ». Un chapitre est consacré aux coopérations hospitalières, au renforcement des réseaux et à la promotion de nouveaux modes d’exercice collectif. Plus d’informations sur le blog de l’ARS d’Ile-de-France (www.sante-iledefrance.fr).
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