La chute du PS en particulier et de la gauche en général est spectaculaire. Le pouvoir paie pour les errements de sa gestion économique et sociale et toute l’ardeur du Premier ministre n’a pas vraiment suffi à remonter la pente, même si, grâce à la mobilisation qu’il a réclamée (en des termes qu’on lui a reprochés), les socialistes finissent par faire un meilleur score que celui qu’ils craignaient. Le Front national s’implante dans les régions et la France, c’est confirmé, a désormais un système tripartite. La droite, UMP et UDI, remporte une victoire dont on a toutes les raisons de croire qu’elle va être amplifiée par le second tour et lui donner une majorité de départements.
Nicolas Sarkozy, du coup, a levé quelques doutes que nous avons nous-mêmes exprimées ici lundi dernier, au sujet de la réelle emprise qu’il a sur son parti. Il apparaît soudain comme le chef de la droite, dont il vient de reconstituer les forces vives qui la soutiennent. Curieusement, il n’a obtenu ce résultat qu’en appliquant la méthode préconisée par Alain Juppé, à savoir l’élargissement de l’UMP vers le centre et même une alliance solide avec l’UDI. C’est pourtant lui qui tire le bénéfice de ce choix. Avant le scrutin, on s’est beaucoup interrogé sur la nécessité de nationaliser les départementales, censées être la parfaite consultation locale. Cette nationalisation, voulue par Manuel Valls, qui en a fait un enjeu dans la lutte contre l’inquiétante progression du Front, a plutôt réussi à l’UMP et pas à la gauche.
La classe politique ne pense qu’à 2017.
Beaucoup d’électeurs s’indignent de cette nationalisation, qui implique manipulations des chiffres, interprétations souvent abusives, manœuvres de toutes sortes. Mais la classe politique ne pense qu’à ça. François Hollande, dans son bureau, sait déjà que si la gauche perd Tulle, son fief, il sera comme marqué au fer rouge par la défaite. Nicolas Sarkozy estime sans doute qu’il prendra une avance sur ses concurrents s’il transforme l’essai du premier tour. Bernadette Chirac, qui a de l’affection pour lui, lui avait déconseillé de se présenter comme candidat à la présidence de l’UMP. Elle se trompait. Voilà qu’aujourd’hui, tout le monde identifie la victoire de la droite à M. Sarkozy.
La polémique sur le « ni-ni » (consigne interdisant tout vote des électeurs de l’UMP en faveur du FN ou de la gauche) a soulevé la colère de Manuel Valls, qui reproche à M. Sarkozy son manque de conviction démocratique. Mais tout le monde devrait se rappeler que les électeurs sont libres. Rien ne les oblige à obéir aux consignes venues d’en haut. Il demeure que Nicolas Sarkozy doit comprendre que, depuis le premier tour, son adversaire est le Front, pas la gauche qui, elle, n’est plus en mesure de freiner la progression de l’UMP. Le Front est installé et il va faire peser sa présence aux régionales de la fin de l’année, à la présidentielle, et même aux législatives de 2017. M. Sarkozy semble avoir renoncé à concourir contre le FN en reprenant à son compte une partie de ses idées. Il s’est libéré, après avoir porté plainte contre lui, de l’influence de Patrick Buisson, qui fut, en quelque sorte, son âme damnée, l’homme qui lui suggérait sans cesse de réduire le Front en captant une partie de son idéologie néfaste.
Mais le plus important, pour l’UMP, c’est de mettre au point un programme de gouvernement détaillé, précis, complet, chiffré, et susceptible de donner un peu d’espoir à un électorat qui a un besoin immense de vérité.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes