Une centaine de professionnels a cosigné un appel lancé aux 11 candidats par deux chercheurs et un industriel membres de Marseille Immunopôle. Ils s'inquiètent de l'absence de la recherche médicale dans les débats.
Inquiets de voir les questions de recherche fondamentale absentes du débat pour l'élection présidentielle du 23 avril et 7 mai, deux chercheurs – le Dr Sophie Ugolini et le Pr Éric Vivier – et un industriel – le Dr Hervé Brailly, président du conseil de surveillance d'Innate-Pharma – ont rédigé un appel relayé par le cluster Marseille Immunopôle*, dans lequel ils exhortent les 11 candidats à se prononcer sur leur vision de la recherche fondamentale, et l'inscription d'une politique dans un temps long.
« Les découvertes de rupture qui ont transformé, par la connaissance, le destin de l’humanité, ont été très souvent le produit d’une recherche purement fondamentale guidée par la curiosité de femmes et d’hommes et non pas par les applications possibles de leurs recherches », écrivent-ils. « La découverte initiale des immunothérapies antitumorales date de 1987, et la première autorisation d’utilisation clinique du premier médicament qui en a découlé a été obtenue en 2011 aux États-Unis. Mais il y a 30 ans, personne n'aurait pu prédire cette application médicale », rappelle le Pr Éric Vivier, chef du service immunologie à l'AP-HM.
Plus de 100 signatures
Au goût de ce membre de l'Académie de médecine, « il y a un fossé entre les acteurs de la recherche fondamentale et le discours des candidats à la présidentielle ». « Il y a une incompréhension car la recherche est, de toute façon, exclusivement fondamentale. Pasteur disait qu'il n'y avait pas de recherche appliquée, seulement des applications à la recherche fondamentale », précise-t-il.
Fort de ce constat, les auteurs de l'appel se refusent toutefois à se prononcer sur les mesures, même partielles, prises par les 11 candidats sur les questions de recherche. « À chacun de se faire son opinion, évacue le Pr Vivier. Nous souhaitons simplement alerter sur les attentes des professionnels d'une activité source de bonnes nouvelles et de développement économique. »
À ce jour, l'appel lancé par la communauté marseillaise a reçu plus de 100 signatures de soutien émanant de médecins, de chercheurs, et d'industriels.
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