Après le scandale, les déboires financiers : dans la tourmente depuis la sortie en janvier d'un livre enquête dénonçant ses pratiques, le groupe d'Ehpad privés Orpea a annoncé mercredi l'ouverture d'une nouvelle procédure amiable de conciliation devant le tribunal de commerce de Nanterre pour renégocier sa dette avec ses créanciers.
« L'entreprise est trop endettée en raison du développement international et immobilier mené à un rythme effréné, à l'initiative de l'ancienne direction générale », a expliqué le nouveau directeur général d'Orpea, Laurent Guillot. La dette du groupe s'élevait à plus de 9,5 milliards d'euros au 30 septembre dernier. « Cette procédure de conciliation amiable nous permet de renégocier avec les acteurs financiers la situation de notre endettement et en même temps de protéger nos salariés et résidents », a-t-il ajouté.
Cette procédure dite préventive permet à une entreprise en difficulté de négocier avec ses créanciers de façon confidentielle, sous l'égide d'un conciliateur désigné par le président du tribunal de commerce. Orpea avait déjà mené cette année une procédure de conciliation amiable, qui lui avait permis d'aboutir à un accord avec ses banques pour assurer son financement. Mais le groupe risque de ne plus être en mesure de s'y conformer en raison de différents facteurs, dont l'inflation.
Chute vertigineuse en bourse
Avant cela, la situation d'Orpea a été « fortement affectée » par les malversations et les manquements éthiques de la direction précédente. Le groupe a décidé de compléter la plainte contre X déjà déposée auprès de la justice en avril, en visant cette fois explicitement l'ancien mandataire social, Yves Le Masne.
Présent dans 23 pays, dont la France où il gère plus de 350 établissements, Orpea est dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre enquête « Les Fossoyeurs », qui l'accuse de maltraitance envers les résidents, de fraudes comptables et de pratiques contestables en matière de ressources humaines. La justice a ouvert en avril une enquête préliminaire pour maltraitance institutionnelle et infractions financières, à la suite d'un signalement par le gouvernement.
Le groupe dit avoir pris des mesures pour modifier ses pratiques et prévoit de détailler le 15 novembre son plan de transformation sur trois ans. Depuis le scandale, son titre a connu une chute vertigineuse à la Bourse de Paris, où son action a perdu environ 90 % de sa valeur depuis le début de l'année.
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