Tous les syndicats de médecins libéraux représentatifs et les structures de jeunes médecins avaient répondu à l’invitation des internes de l’ISNI et des chefs de clinique (ISNCCA), hier soir, pour préparer la manifestation nationale du 15 mars prochain contre le projet de loi de santé.
Une trentaine de leaders syndicaux (CSMF, MG France, SML, FMF, Bloc, ISNI, ISNAR-IMG, SNJMG, REAGJIR, et un syndicat de PH, le SNMH-FO...), ont pris part à ce comité d’organisation, au siège parisien de l’ISNI, autour d’un plateau repas, pour tenter de trouver un mot d’ordre et des slogans unitaires, définir l’ordre du cortège, et évoquer la logistique pour le jour J. « Nous sommes heureux d’avoir su insuffler ce mouvement et de réunir toutes les générations contre le projet de loi », explique Jérôme Pinot, porte-parole de l’ISNI.
Le plus petit dénominateur commun
Au terme de trois heures de réunion, les participants ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur tous les points mais ils ont sauvé l’essentiel. « Certains demandaient le retrait du projet de loi tandis que d’autres souhaitent sa réécriture, mais tous sont opposés au projet de loi dans son ensemble », explique Julien Lenglet, président des chefs de clinique (ISNCCA). « Les débats ont été animés mais tout le monde a mis en avant l’intérêt supérieur de la profession, poursuit le Dr Lenglet. On a trouvé un deal, sans doute perfectible, mais qui convient à tout le monde. »
Un slogan unitaire a été décidé, qui devrait figurer sur la banderole de tête de cortège : « Non au projet de loi de santé, tous unis pour la santé de demain ». « C’est historique de rassembler les jeunes et les médecins seniors contre un projet de loi, je n’ai jamais vu ça », commente le Dr Claude Leicher, président de MG France.
Les organisateurs du mouvement ont décidé que ne figureraient en tête de cortège que des représentants des professions médicales (médecins et dentistes).
Pas de revendication tarifaire
Les participants n’étant pas tous d’accord sur la hiérarchie des mesures les plus contestées du projet de loi (tiers payant généralisé, service public hospitalier, organisation territoriale, redéfinition des compétences médicales...), il a été décidé de concentrer la contestation contre l’ensemble de la réforme. De même, « il y a eu un consensus pour dire que les revalorisations tarifaires relèvent de la convention et ne font pas partie des revendications du cortège », ajoute Julien Lenglet.
Certains réclament un « Grenelle » ou une « conférence nationale de santé » et espèrent que les médecins hospitaliers opposés au projet de loi rejoindront le mouvement d’ici au 15 mars pour lui donner plus de poids encore.
Même si la manifestation est indéniablement une date importante, – elle pourrait être la plus importante depuis celle du 10 mars 2002 – elle n’est pas une fin en soi, explique le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. « Il faut être pragmatique, la loi sera débattue à l’Assemblée puis au Sénat, il faudra que les médecins restent mobilisés. Nous serons peut-être obligés de remettre le couvert. »
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