Le Quotidien du Médecin. Quelles sont les aspirations des jeunes ophtalmologistes aujourd’hui ?
Thibaut Chapron. Assurément l’exercice libéral, contrairement à d’autres spécialités reste la vocation principale des jeunes ophtalmologistes. Cependant l’exercice salarié à mi-temps dans une structure publique ou privée séduit de plus en plus de jeunes ophtalmologistes.
Comment faire face aux évolutions de la spécialité ?
Nous sommes très flexibles, conscients du dynamisme de l’ophtalmologie, qui évolue d’années en années. Son champ d’action dans le domaine médical s’étend, avec l’apparition de nouveaux traitements comme les anti-VEGF et anti PDGF dans les pathologies rétiniennes par exemple. Mais les progrès thérapeutiques pourraient aussi concerner d’autres domaines comme la cornée dans un avenir proche. Nous avons la chance d’avoir une Société savante, la Société française d’ophtalmologie (SFO), très dynamique ce qui nous permet à tous d’avoir une formation médicale continue de qualité grâce au congrès annuel et aux différents rapports.
Est-ce que l’avenir passe par une surspécialisation ?
C’est une vraie question. Va-t-on évoluer vers une ophtalmologie générale de proximité ou vers une surspécialisation… Ce sera sans doute un équilibre entre les deux, avec des omnipraticiens répartis sur tout le territoire et des surspécialistes auxquels pourront être référés les patients dans des situations particulières.
Menez-vous des actions pour aider les jeunes ophtalmologistes à s’installer ?
Il s’agit là d’une priorité de l’ANJO. Contrairement aux élèves ingénieurs par exemple, nous n’avons aucune formation à la gestion d’un cabinet médical. Nous essayons ainsi de mettre en place des formations spécifiques en comptabilité et management grâce à des partenariats avec des écoles de commerce. Nous avons bon espoir que ce type de projet se concrétise prochainement. Ceci est d’autant plus important que l’inconnue du métier d’entrepreneur constitue le premier frein à l’installation en libéral selon les enquêtes menées auprès des internes. Ce statut d’entrepreneur concernera de plus en plus d’ophtalmologistes avec le développement de la délégation des tâches et des modes d’exercice en cabinets regroupant plusieurs ophtalmologistes, orthoptistes et infirmiers.
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