Les manifestants se rendront ensuite au siège de l’ARS Midi-Pyrénées pour remettre au directeur général de l’ARS la copie de la charte de solidarité signée par 300 des 390 médecins libéraux des Hautes-Pyrénées. Chaque signataire de cette charte s’engage « à être solidaire de tout confrère qui subirait la moindre pression ou sanction de la part des autorités », notamment pour refus d’appliquer le tiers payant généralisé, abcès de fixation des médecins libéraux.
Les praticiens signataires s’engagent à se déconventionner collectivement si l’un de leurs confrères venait à être sanctionné pour avoir refusé d’appliquer le tiers payant.
À Roanne, les suites du « Printemps »
Créé en mai dernier contre la loi de santé, le « Printemps de Roanne » ne s’arrête pas non plus avec l’été.
Après une grève très suivie des généralistes, un arrêt de la permanence des soins, une manifestation le 20 juin mêlant quelque 400 patients et professionnels de santé, le Dr Éric Lion, grand animateur de ce collectif de praticiens insoumis, veut transformer l’essai.
Début juin, les grévistes s’étaient renseignés sur les démarches à suivre pour se déconventionner. Ils ont reçu une réponse formelle de la caisse primaire par courrier.
Une délégation de six médecins roannais sera reçue ce jeudi par le directeur par intérim de la CPAM de Saint-Étienne. « On va lui faire part de la charte que l’on a signée, pour l’instant à 70, contre l’application du tiers payant et de la solidarité entre nous en cas de sanctions », confie le Dr Lion. « On essaiera d’en profiter pour rencontrer des collègues stéphanois », ajoute-il.
Les discussions avec les patients sont toujours à l’ordre du jour dans les cabinets libéraux. « Après la manifestation, nous avons eu un retour positif des patients. Certains ont découvert la manifestation dans la presse et ont regretté de ne pas pouvoir y assister », souligne le Dr Lion.
Les collectifs MST71 et « Ainsoumis » ont décidé d’unir leurs forces avec les généralistes roannais en vue d’actions communes, non arrêtées. « Si d’autres collectifs souhaitent se joindre, ils sont les bienvenus », déclare le Dr Lion.
À Nantes, les actions se poursuivent aussi
Malgré l’affluence modeste constatée à Nantes le 20 juin, Réjane Thomasic, porte-parole du « printemps nantais » refuse elle aussi de baisser les bras.
Cette ancienne aide-soignante compte engager un recours auprès du Conseil constitutionnel avec l’appui de l’Union nationale des associations citoyennes de santé. Elle mise sur le soutien des sénateurs pour voter des amendements de suppression, lorsque le texte de loi sera examiné en septembre. Elle espère aussi mettre en place des « cafés santé », rencontres informelles publiques destinées à « sensibiliser les patients sur ce que cache la loi de santé », a-t-elle expliqué ce jeudi au « Quotidien ».
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