La Sécurité sociale devrait finir l’année 2015 avec un déficit de 12,8 milliards d’euros (toutes branches confondues et en intégrant le Fonds de solidarité vieillesse). Un chiffre en amélioration de 400 millions par rapport à 2014, selon le rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) présenté ce jeudi dont « le Quotidien » a eu copie. Dans le détail, le déficit du seul régime général (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail), hors FSV, se stabiliserait à 9 milliards d’euros, en diminution de 700 millions d’euros.
[]L’Assurance-maladie verrait, elle, sa situation se dégrader de 900 millions d’euros par rapport à 2014, à 7,4 milliards, concentrant plus de 80 % du déficit. La Cour des comptes explique cette détérioration par « une progression de ses dépenses (3,4%) plus rapide que celle de ses recettes (2,9%)».
En revanche, le régime de la branche retraite va mieux, « après plus d’une décennie de déficit » et serait en excédent à compter de 2016, selon les prévisions du rapport. Le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans et le très faible niveau d’inflation qui aboutit à des revalorisations proches de zéro, expliquent le phénomène.
Le retour à l’équilibre des comptes de la Sécu n’est pas à espérer avant 2020 ou 2021, prévient la Cour des comptes.
PLFSS : tour de vis sur la santé
Le gouvernement doit dévoiler ce jeudi midi les grandes lignes du PLFSS 2016, intégrant les nouvelles pistes d’économies pour l’an prochain. Sans aucune mesures nouvelles, le déficit du seul régime général se creuserait à 10,5 milliards d’euros (et -14,2 milliards avec le FSV).
Sur Europe 1 ce jeudi, Marisol Touraine a précisé qu’elle visait un déficit global de la Sécu (régime général et FSV) « sous les 10 milliards d’euros » en 2016. « L’objectif, pour l’année prochaine, c’est d’aller en dessous de cette barre symbolique (des 10 milliards) », a-t-elle déclaré. Elle a confirmé que la branche vieillesse du régime général serait en léger excédent l’an prochain pour la première fois depuis 2004.
Interrogée sur le passif de la branche maladie, qui se creuse à 7,4 milliards cette année, et continuerait de plonger l’an prochain sans mesures de redressement, la ministre a assuré que des « efforts importants » seraient réalisés par « tout le système de santé » mais « pas par les Français ». « Depuis 2012, j’ai une ligne de conduite: pas de déremboursement, pas de franchise supplémentaire », a-t-elle rappelé.
Mais dans le cadre d’un ONDAM 2016 historiquement bas, à 1,75 %, les pistes du gouvernement pour l’Assurance-maladie devraient s’élever à 3,4 milliards d’euros.
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