Face à la prolifération des dérives sectaires pendant la crise sanitaire, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) va voir ses moyens renforcés. « Je multiplie par dix les moyens de la Miviludes : ils sont maintenant d’un montant de 1 million d’euros », a annoncé la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, ce 6 avril au micro de Franceinfo.
Rattachée en 2020 au ministère de l’Intérieur, la Miviludes a récemment dressé, à la demande de la ministre déléguée, un état des lieux des pratiques. Selon ce rapport publié en février, 3 008 signalements, dont 686 évalués comme « sérieux », ont été enregistrés en 2020 (contre 2 800 cas en 2019), dont 40 % dans le domaine de la santé et du bien-être.
« Plus de 500 nouveaux petits groupes sectaires ont proliféré à la faveur du confinement, a commenté Marlène Schiappa. Vous avez de nouveaux gourous qui se servent de la pandémie pour prêcher des mesures soi-disant de bien-être, mais qui sont des mesures de sujétion psychologique, voire de captation d’argent ou de biens ».
Mieux traduire les signalements en actions judiciaires
Les « personnes en détresse, fragiles, isolées, voire malades » sont les cibles privilégiées de ces gourous, a-t-elle poursuivi, soulignant la particulière vulnérabilité des patients atteints de cancer. « Ça doit nous interroger sur la prise en charge, l’accompagnement global et psychologique des personnes qui ont de graves maladies ».
Pour « mieux appréhender » le phénomène des dérives sectaires, qui touche 140 000 personnes, dont 90 000 enfants, un nouveau conseil d’orientation est mis en place. Annoncé en février, il regroupe des « experts », tels que le magistrat Georges Fenech, la psychiatre Marie-France Hirigoyen et la philosophe Cynthia Fleury.
Une magistrate, Hanène Romdhane, a également été nommée en février à la tête de la Miviludes et prend ses fonctions ce 6 avril. Elle devra œuvrer à la traduction des signalements en actions judiciaires. À cet effet, la Miviludes va « renforcer le lien avec deux ministères, Bercy et la Justice », a indiqué Marlène Schiappa.
Les moyens supplémentaires alloués à la Miviludes vont permettre d’accompagner les associations qui viennent notamment en aide aux victimes sortant souvent d’une emprise sans argent, éloignées de leurs proches et « dans un état de santé et psychologique déplorable », souligne Marlène Schiappa.
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