Santé en Italie : ultimes promesses des candidats aux législatives

Publié le 22/02/2013

A deux jours des élections législatives qui se tiendront les 24 et 25 février prochain, les candidats multiplient les promesses pour tenter de rallier les indécis. Après avoir dragués les amis des animaux en adoptant des chiens en direct à la télévision (Silvio Berlusconi et Mario Monti), voilà qu’ils ciblent les médecins et les assurés.

A gauche, Pierluigi Bersani patron du parti démocrate (Pd), promet d’abolir le ticket modérateur sur les visites spécialisées. « Les Italiens dépensent en moyenne 834 millions d’euros par an en tickets modérateurs sur les visites spécialisées tandis que la Santé débourse 790 millions par an en consultations » affirme Pierluigi Bersani. Son hypothèse : réduire les consultations permettra de couvrir la baisse du montant du ticket modérateur.

Un clin d’œil aux blouses blanches

Autres mesures préconisées : renouveler le réseau hospitalier au niveau structurel et technologique, valoriser et réorienter l’innovation et la recherche pharmaceutique. Un clin d’œil aux blouses blanches et aux professionnels du secteur pharmaceutique qui protestent contre les économies imposées par les gouvernements Berlusconi et Monti.

Au centre, les proches de Mario Monti s’en tiennent à la ligne mise en place par les technocrates mais parlent d’assouplissement. « Les sacrifices effectués durant les 15 derniers mois ont permis de redresser les finances publiques. L’objectif sera de dégager des ressources pour réaménager la Santé tout en continuant à lutter contre la corruption et les excès de dépenses qui freinent le développement et le bon fonctionnement du secteur » affirme la coalition centriste.

L’idée est de dégager une enveloppe de 6 milliards d’euros sur les trois prochaines années à travers la mise en place de partenariat entre le public et le privé. Les centristes prônent aussi une réforme du ticket modérateur en introduisant un mécanisme de calcul basé sur les revenus.

Le Coluche italien fait la promotion des génériques

A droite, les berlusconiens et la ligue du Nord, ne sont pas très bavards. « Réduire les ressources n’est pas logique, il faut au contraire renforcer le système actuel » affirme Silvio Berlusconi. Comment ? « En partant du principe que le modèle de référence est basé sur l’assistance traditionnelle et la valeur des personnes, de la famille, du travail et du rapport avec le territoire ». Vaste programme !

Reste enfin, le Mouvement5stelle fondé en 2009 par le comique génois Beppe Grillo et qui rassemble les mécontents et les décus de la politique. A court d’idées, le Coluche italien a repris à son compte les mesures déjà introduites par le gouvernement Monti.

Il compte poursuivre la promotion des génériques, intégralement remboursés, contrairement aux princeps. Autre mesure : obliger les médecins à indiquer la molécule sur les ordonnances, toujours pour pousser les assurés à choisir le générique. Il veut aussi investir dans les plannings familiaux et organiser des centres de réservations en ligne pour les analyses.

Ariel F. Dumont à Rome

Source : lequotidiendumedecin.fr