Alors que les séances de travail s'enchaînent depuis quatre semaines dans le cadre du Ségur de la santé, les étudiants en médecine (ANEMF) et les internes (ISNAR-IMG et ISNI) estiment être sortis « bredouilles », ce mercredi, après la réunion multilatérale au ministère au sujet notamment des rémunérations.
Comme pour les personnels non médicaux et les praticiens hospitaliers avant eux, aucune enveloppe chiffrée de revalorisation des jeunes n'a été mise sur la table, empêchant toute projection. Mardi, les représentants syndicaux des praticiens hospitaliers avaient écourté les discussions pour cette raison.
« Epuisant »
Comme leurs aînés, les jeunes veulent du concret, estimant que leur situation financière et statutaire est connue depuis longtemps. « Ça fait un mois que nous avons envoyé nos revendications et qu'il y a des réunions, s'impatiente Justin Breysse, président de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI). Il n'y a toujours aucune proposition. On fait un tour de table avec les mêmes demandes, ce jeu d'aller-retour est épuisant et donne une impression de mépris. »
L'ISNI a été le premier syndicat à demander une augmentation uniforme de « 300 euros net » par mois (soit 3 600 euros supplémentaires par an pour chaque année d'internat). Autre requête : pérenniser la revalorisation des gardes à 180 euros brut (tarif majoré accordé pendant l'épidémie au-delà d'une garde par semaine contre 119 euros habituellement).
Même impatience à l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) qui presse le ministère de dévoiler ses batteries. « Nous n'avons pas d'enveloppe, pas de chiffres et pas de nouvelle date de négociation. La fin du Ségur approche, le calendrier est serré », constate le nouveau président Morgan Caillault. Là encore, les revendications centrales portent sur la revalorisation du salaire de base et des gardes. Les internes de médecine générale plaident également pour la reconnaissance et la valorisation des demi-gardes (au minimun au tarif de la moitié d'une garde). Ils attendent aussi la concrétisation des indemnités d'hébergement à 300 euros par mois dans le cadre des stages ambulatoires éloignés.
Les externes danz le flou
Du côté de l'Association nationale des étudiants en médecin de France (ANEMF), la réunion laisse un goût d'inachevé. Aucune avancée sur la demande de revalorisation de la rémunération des étudiants hospitaliers, à hauteur de « 390 € net par mois minimum » (hors garde) en 4e année (puis 600 euros mensuels en 5e année et 800 euros en 6e année). Actuellement les carabins en stage gagnent 1 545 euros brut par an en 4e année, 2 998 euros en 5e année et 3 350 euros en 6e année. L'ANEMF prévient qu'elle ne cédera pas sur le salaire des 4e année « plancher non négociable ».
Plusieurs autres thématiques ont été évoquées dont l'encadrement des jeunes en stage, le développement de la maîtrise de stage en ville, la qualité de vie au travail et le repos de sécurité. « Les sanctions financières contre les hôpitaux en cas de non-respect du temps de travail n'apparaissent pas dans les documents de travail », a constaté Morgan Caillault (ISNAR-IMG). « Nous sommes tous d'accord en réunion pour dire que le repos de sécurité n'est pas systématiquement respecté, s'interroge aussi Sébastien Villard (ANEMF). Mais après qu'est-ce qui se passe pour le service et l'établissement ? »
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