Les patients atteints de pathologies chroniques, les malades précaires hospitalisés en établissement public, les actifs consommant des soins dentaires et les seniors non hospitalisés supportent des restes à charge élevés après remboursement de l'assurance-maladie, selon une enquête menée par l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES).
En s'appuyant sur les données recueillies au cours de l'enquête santé et protection sociale (ESPS) 2010-2012 appariées à celles de remboursement de soins de l'assurance-maladie, l'institut a ainsi dressé 4 profils – selon les soins consommés, les caractéristiques socio-économiques et de l'état de santé – qui figurent parmi les 10 % d'individus supportant les restes à charge les plus élevés en France.
Cette population à risque affichait en 2010 un reste à charge moyen de 1 914 euros dont 1 620 euros pour les soins ambulatoires et 294 euros pour les soins hospitaliers.
Patients atteints de maladie chroniques traités en ambulatoire
Chez les malades chroniques traités en ambulatoire, le reste à charge était de 1 942 euros en moyenne en 2010. Ces dépenses sont principalement liées aux soins des omnipraticiens (133 euros), des spécialistes (359 euros), de la biologie (93 euros), de la pharmacie (382 euros) et des auxiliaires médicaux (156 euros).
« 41 % des individus de cette classe ont des restes à charge en dépassements de spécialistes supérieurs à 144 euros », notent les auteurs. Le reste à charge est aussi lié à l'hospitalisation privée (226 euros).
Malades précaires hospitalisés
Le second profil regroupe des malades hospitalisés en établissement public et en situation précaire. En 2010, les patients appartenant à ce groupe ont déboursé 2 314 euros en moyenne. La moitié des frais est liée à une hospitalisation en établissement public (1 108 euros). Parmi les individus, 43 % sont âgés de plus de 70 ans, 44 % sont en ALD et plus de la moitié déclare souffrir d'au moins une pathologie chronique.
Un tiers des patients présente aussi un revenu faible (moins de 1 000 euros par mois) et 6 % bénéficient de la CMU-C. Autre précision, 4 % ne possèdent pas de complémentaire santé. En revanche, en 2012, les restes à charge de ce groupe sont évalués à 796 euros. « Cette évolution est expliquée par une baisse de près de 80 % des restes à charge hospitaliers et de près de 50 % en ambulatoire », évalue l'institut.
Les actifs consommant des soins dentaires
Cette classe subit un reste à charge moyen estimé à 1 920 euros en moyenne, dont 67 % sont consacrés aux soins dentaires. Ce groupe est caractérisé par 50 % d'actifs. L'ensemble des personnes de ce groupe est en bonne santé, sans ALD, ni maladie chronique. Enfin 37 % des membres de cette classe bénéficient d'une complémentaire santé.
Seniors non hospitalisés
Enfin, le dernier ensemble est constitué des seniors non hospitalisés. Le reste à charge est de 1 755 euros principalement liés aux soins d'optique (416 euros) ainsi que les matériels et prothèses (289 euros). Les personnes de cette catégorie ont majoritairement plus de 60 ans, sont retraitées et déclarent une maladie chronique. Ils se classent « parmi ceux qui supportent des tickets modérateurs plus élevés que la moyenne (...) traduisant des recours fréquents aux médecins et des besoins de soins plutôt élevés », analysent les membres de l'IRDES.
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