C’est une constante dans les réponses des Français aux sondages. Persuadés que les abus commis par des patients sont monnaie courante dans notre pays, nos concitoyens pointent volontiers ces incivilités comme l’une des causes du déficit des régimes sociaux. Et en même temps, ils sont fort peu à s’auto-désigner comme coupables de tels égarements…
Ce paradoxe se retrouve grosso modo dans la difficulté rencontrée pour chiffrer précisément les fraudes sociales. Sur le sujet, personne ne semble détenir la vérité. Les journalistes du « Quotidien » ont fait le tour des évaluations rendues publiques ces dernières années. Et une conclusion s’impose : les experts aussi se trompent ! À preuve, selon les études diligentées, les estimations vont de quelques centaines de millions d’euros… à plusieurs dizaines de milliards !
L’incertitude sur l’état des lieux, mais aussi le fort retentissement que provoque l’évocation de la question dans l’opinion pousse nos gouvernants à ranimer régulièrement ce débat comme une lancinante rage de dents. Ainsi, les lancements récents et simultanés de deux missions, l’une – parlementaire — sur la fraude sociale, l’autre – IGAS-IGF – sur l’Aide médicale d’État ne doivent-ils rien au hasard. Leur annonce au printemps et à l’été a en effet suivi de peu les conclusions du Grand Débat voulu pour apaiser la révolte des gilets jaunes.
Il y a dans cette polémique un relent de populisme qui, quoique d’époque, est plutôt malsain. Comme si l'équation des comptes sociaux pouvait se résoudre en montrant du doigt les profiteurs et les tricheurs. On trouvera toujours des brebis galeuses chez les assurés comme chez les acteurs de santé. Et en la matière, il faut se garder de toute généralisation hâtive. Raison de plus pour se donner pour priorité la transparence et la clarté. Car, qu’on le veuille ou non, la légitimité de notre système de protection sociale en dépend.
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