À quoi ressemblera le prochain ministre de la Santé d’Emmanuel Macron ? « Le Quotidien du Médecin » posera demain la question à ses internautes, en leur proposant une dizaine de noms pour se prononcer. Dresser un portrait-robot du titulaire du poste n’est pourtant pas si simple. Ne serait-ce que du fait qu’on ignore encore si l’actuel locataire de l’avenue de Ségur conservera ou non son maroquin. Il y a un mois, Olivier Véran a confié à nos journalistes qu’il se verrait bien jouer les prolongations. Mais comme on le dit aussi promis à d’autres destinées gouvernementales, il n’est pas interdit de s’interroger sur le profil de son successeur. Plusieurs paramètres sont à prendre en considération avant d’esquisser un profil.
À commencer par ses aptitudes pour les dossiers scientifiques. En d'autres termes, sera-t-il médecin ? C’est évidemment la première question qui se pose. En ce début de quinquennat, on aurait envie de répondre par l’affirmative. D’abord parce qu’Emmanuel Macron avait déjà jugé en 2017 que c’était un gage de compétence pour le poste. Ensuite parce que, de fait, il n’a jamais nommé que des blouses blanches à cette fonction. Enfin surtout, parce que la crise n’est pas terminée. Et qu’on ne peut pas nommer n’importe quel béotien - fût-ce même une personnalité de premier plan - pour mener la guerre à la pandémie.
Question d'expertise médicale, mais aussi de savoir-faire en matière financière. Même si la plupart des candidats ont évité le sujet pendant la campagne, la question du retraitement de la dette va forcément figurer dans la feuille de route de l’heureux élu avec le retour d’un déficit abyssal. Autant dire qu’il devra à la fois être un bon technicien et un bon tacticien. Avoir déjà tâté du PLFSS (dans les coulisses des cabinets, à la Sécu ou à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée) semble un préalable. Bien connaître les arcanes de Bercy serait un plus.
Autre paramètre à entrer en ligne de compte : le genre, qui pèsera forcément dans les choix de l’Élysée et de Matignon. Le prochain gouvernement devrait être – comme le précédent — paritaire. Sans attendre cette règle récente, ce sont souvent des femmes qui ont emménagé au ministère de la Santé. Alors, on verrait bien l’une d’elles prendre la suite du ministre actuel.
Un gouvernement, c’est enfin, un dosage subtil entre tendances. Le positionnement centriste du chef de l’État – mais aussi les conditions particulières de cette élection qui « l’obligent »- le contraint, plus encore qu’avant, à cet exercice. Observons juste que la Santé fait partie des ministères sociaux, donc sensibles, avec des dossiers potentiellement explosifs. Pour s’occuper des questions sanitaires, sans effrayer ni les patients ni les médecins, il faut savoir parfois mettre son libéralisme dans sa poche et se montrer diplomate. Et paraître suffisamment ouvert à des réformes de société (sur la fin de vie ou le cannabis notamment). Avantage plutôt – comme pour le neurologue de Grenoble — à la gauche de la macronie.
Au final, ils sont assez peu nombreux finalement à cocher toutes les cases.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes