Stupeur, tremblements et conjectures ! La nomination de Marisol Touraine, officiellement aux seules Affaires sociales puisque l’intitulé « Santé » n’a pas été prononcé dans la liste déclamée à 11H20 par le secrétaire général de l’Élysée, a provoqué pendant plusieurs heures une vague de questions et de réactions (le plus souvent indignées) sur les réseaux sociaux.
La santé ne figurant explicitement nulle part dans ce gouvernement Valls de combat, elle aurait été « oubliée », « reléguée » et même « sacrifiée », s’est enflammée la Toile. Cette situation est d’autant plus cocasse qu’hier le « Quotidien » faisait un poisson d’avril remarqué sur la suppression du ministère de la Santé... Prémonitoire ?
Quoi qu’il en soit, le ministère de la Santé, contacté par de nombreux journalistes, leur a très rapidement assuré que rien ne changeait, que le périmètre de Marisol Touraine restait « inchangé », et qu’elle gardait donc bien la Santé même si cela n’était pas dit explicitement ! « C’est une belle reconnaissance du travail engagé, c’est chouette », a même assuré au « Quotidien » l’entourage immédiat de Marisol Touraine, dans les minutes suivant l’annonce. Avec un message clair : Marisol Touraine était et reste aux manettes, y compris de la santé.
Un secrétaire d’État imposé ?
L’affaire serait donc pliée ? Pas si simple. Si rien ne change dans ses attributions, pourquoi n’avoir pas reconduit Marisol Touraine avec son exact titre antérieur : ministre des Affaires sociales ET de la Santé. Oubli ? On a du mal à le croire tant les mots (et les ego) comptent en la circonstance.
Est-ce plutôt une façon de préparer la nomination d’un secrétaire d’État de très forte envergure chargé de la politique de santé, qui lui serait attribué ou imposé dans quelques jours ? Les candidats ne manquent pas et s’activent en coulisses. « On peut aussi raccrocher un secrétaire d’État à Matignon », glisse un observateur du secteur un peu perfide.
Évoquant « un bilan plutôt maigre sur la santé », « Le Monde.fr » rappelle justement que Marisol Touraine s’était battue en 2012 pour ne pas avoir de ministre délégué à la santé, secteur qu’elle voulait piloter en direct. Rebelote ?
Quoi qu’il en soit, des questions demeurent en attendant la fin du casting gouvernemental mais la bataille pour la Santé n’est peut-être pas totalement terminée.
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