Travailler « en amont de l’urgence ». Tel est l’objectif des trois équipes mobiles de gériatrie extrahospitalières mises en place l’an dernier par les Hospices civils de Lyon (HCL).
Financées par l’Agence régionale de santé (ARS) de Rhône-Alpes, elles dépendent des services de gériatrie de l’hôpital de la Croix-Rousse, du centre hospitalier Lyon Sud et de l’hôpital Édouard Herriot. Elles interviennent pour favoriser le maintien à domicile et pour éviter les hospitalisations aux urgences. Elles peuvent être sollicitées par le médecin traitant, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou toute structure médico-sociale, via une ligne téléphonique dédiée aux professionnels de santé. La permanence est assurée par un médecin gériatre. « Parfois, les médecins généralistes se sentent en difficulté et ne savent pas comment gérer la situation avec une personne âgée. Ils appellent pour obtenir des conseils ou une aide à l’orientation dans la filière gériatrique », explique le Dr Brigitte Comte, chef du service de gériatrie à l’hôpital Édouard Herriot de Lyon.
Les trois hotlines ont reçu 2 500 appels en 2014. Elles permettent de prodiguer des conseils diagnostiques, thérapeutiques ou en orientation du patient. Et dans certains cas, elles proposeront une intervention au domicile de l’équipe mobile. « Nous n’intervenons pas immédiatement après chaque appel. Le délai est généralement d’une semaine, car nous réalisons un important travail de préparation en amont. Nous appelons le médecin, le pharmacien, les aides au domicile et parfois nous nous apercevons qu’il y a déjà quelqu’un qui s’occupe de cette situation complexe », détaille le Dr Comte. Selon les besoins, l’équipe qui se déplace au domicile peut être composée d’un gériatre, d’une infirmière spécialisée en gériatrie, d’une assistante sociale et/ou d’un ergothérapeute. Une équipe de géronto-psychiatrie peut également être sollicitée si nécessaire pour une sortie commune. « Mais nous n’intervenons jamais à plus de trois personnes au domicile du patient, afin d’éviter de le perturber », souligne le Dr Comte. Avant le déplacement, l’équipe sollicite toujours l’accord du médecin traitant qui peut être présent s’il le souhaite.
945 passages aux urgences évités
« Nous ne nous se substituons pas au médecin traitant, insiste le Dr Comte. Nous formulons des recommandations, qu’il est libre de suivre ou non. » Pour les trois équipes mobiles des HCL, 637 demandes d’interventions ont été enregistrées en 2014 et ont donné lieu à 563 déplacements à domicile. L’hôpital Édouard Herriot a reçu 1 245 appels au cours de l’année, dont 710 par des médecins traitants et 200 par des EHPAD. Ils ont entraîné 462 hospitalisations directes en gériatrie sans passage par les urgences, 111 orientations justifiées aux urgences et 181 visites à domiciles sur 238 demandes d’interventions. « Près de 80 % de nos sorties concernent des patients ayant des pathologies lourdes, avec une dépendance importante et des troubles cognitifs, commente le Dr Comte. Une hospitalisation risquerait d’aggraver leur dépendance ou de majorer la désorientation. » Le recours à l’hôpital a pu être évitée dans de nombreux cas. « Entre la hotline et l’équipe mobile, nous avons pu éviter 945 passages aux urgences », indique le Dr Comte. Parfois, le déplacement de l’équipe mobile n’est même pas nécessaire. « Dans 48 cas, le travail de liaison que nous avons réalisé entre les intervenants a permis de rendre inutile la visite à domicile », relève-t-elle. Les équipes assurent également un suivi de leurs interventions. « Deux mois après, l’infirmière téléphone au patient pour avoir des nouvelles. Sur les 238 demandes d’interventions initiales, seulement 34 patients ont été hospitalisés, dont 16 directement dans la filière gériatrique », note encore le Dr Comte. Actuellement, le dispositif est en phase de montée en charge et le nombre d’interventions devrait augmenter nettement en 2015.
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