Le Centre hospitalier spécialisé de Thuir (Pyrénées-Orientales) ne veut pas intégrer de groupement hospitalier de territoire (GHT).
Dans une démarche commune avec la direction et les représentants du personnel, les médecins psychiatres de l'établissement public ont écrit à l'ARS Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées leur refus d'intégrer un GHT dont l'établissement support serait le Centre hospitalier de Perpignan, situé à 30 minutes de leurs murs. À ce titre, l'établissement demande un statut dérogatoire.
Dans un courrier adressé fin mai à l'administration, le Dr Philippe Raynaud, président de CME de l'hôpital de Thuir, émet les plus grands doutes quant aux bénéfices que pourraient tirer les 15 000 malades reçus annuellement dans le seul établissement de santé mentale du département. « Compte tenu des coopérations existantes avec le Centre hospitalier de Perpignan, qui sont fonctionnelles depuis plusieurs années, notamment aux urgences et en psychiatrie de liaison (…) l'adhésion à un GHT constituerait une moins-value avec un risque de marginalisation de la psychiatrie (avec pour conséquence) le risque d'une baisse de l'attractivité et à terme une désertification médicale au détriment du service public hospitalier », écrit-il.
Pas d'opposition de principe
« Il ne s'agit pas d'une opposition de principe au GHT mais dans un esprit constructif nous souhaitons que le travail mené par notre établissement depuis des années, qui va bien au-delà du cadre proposé par le texte, soit pris en compte », ajoute le patron de la CME. Il rappelle que le CHS de Thuir a créé des unités mobiles, des soins intensifs ambulatoires avec réactivation de l'hospitalisation à domicile… « Une dérogation nous permettrait de développer ces partenariats noués avec la médecine de ville, la justice, l'éducation ou encore le secteur médico-social. Ce serait en outre une opportunité d'y intégrer le GHT polyvalent piloté par Perpignan », argumente-t-il.
De son côté, l'ARS Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, qui arrêtera le 1er juillet son schéma pour les GHT, préfère à ce ne pas parler à cette heure de ce dossier en particulier, ni des modalités selon lesquelles elles pourraient accéder aux demandes de dérogations d'autres établissements. « Nous reviendrons sur ce sujet lorsque les consultations en cours à l'échelle de la région seront achevées », promet l'agence.
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