En cette rentrée où il décèle les prémices d’« un conflit majeur », le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, dénonce ce jeudi l’avant-projet de loi de santé, les projets de déréglementation des professions libérales, la situation du DPC ou encore le « harcèlement des caisses » à l’encontre des médecins libéraux.
La convention « démantelée »
Le service territorial de santé au public (STSP) inscrit dans le projet de loi de santé ? « Un bijou de technocratie », qui mènerait à la disparition de la liberté d’installation. Le patron de la CSMF prévient : les candidats à l’installation devront visser leur plaque « là où l’ARS l’aura décidé », seront « ficelés » et ne pourront plus changer de lieu d’exercice « sans l’autorisation de l’ARS ». Le STSP signera aussi le « démantèlement » de la convention nationale au profit de conventions régionales « voire individuelles ».
Les transferts de tâches médicales sont aussi pointés du doigt. « La CSMF s’oppose clairement à ce que d’autres professionnels que les médecins puissent établir des diagnostics », prévient le Dr Ortiz. Haro également sur le tiers payant : le patron de la CSMF affirme que sa généralisation, prévue pour 2017, générera des coûts de gestion conséquents pour les médecins, alors que rien n’est prévu pour financer le dispositif.
La création d’un nouveau service public hospitalier (SPH) ne trouve pas plus grâce à ses yeux. « Elle se fera au détriment des cliniques et des médecins libéraux y exerçant », juge-t-il. Pour faire partie du SPH, il assure que les compléments d’honoraires seront interdits aux praticiens, ce qui contrevient au contrat d’accès aux soins (CAS), et la PDS deviendra obligatoire « pour espérer obtenir des autorisations de matériel lourd ». Quant au testing, Jean-Paul Ortiz est lapidaire : « C’est hors de question. »
Les médecins « spoliés »
Jean-Paul Ortiz n’est pas plus tendre au sujet du développement professionnel continu. Pour lui, le gouvernement organise la « spoliation des médecins » autour du DPC en ayant confisqué les fonds conventionnels et en ayant décidé la fongibilité des enveloppes de toutes les professions.
Le patron de la CSMF s’emporte également contre le projet de déréglementation des professions libérales. Il assure que ce projet se traduirait par l’arrivée massive du pouvoir financier dans la santé par l’ouverture du capital des SEL à des non professionnels de santé.
Le Dr Jean-Paul Ortiz a enfin dénoncé le retour du « harcèlement des caisses » observé depuis juillet, tant pour le nombre d’IJ prescrites par les libéraux que pour leurs prescriptions hors AMM. « Les médecins ne sont pas responsables des retards de l’administration par rapport aux avancées de la science », plaide-t-il.
Jean-Paul Ortiz prévient : « Si le gouvernement persiste à imposer des mesures anti-médecine libérale et des tarifs de mépris, la CSMF engagera un nouveau conflit. »
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