La Fédération des prestataires de santé à domicile (Fedepsad), qui regroupe deux syndicats représentants le secteur, a tiré la sonnette d'alarme la semaine dernière sur leur situation. Les entreprises du secteur sont prises « dans un effet ciseau » entre les baisses tarifaires imposées par le comité économique des produits de santé (CEPS) et l'inflation, liée en partie à la guerre en Ukraine, indique la Fedepsad.
Les prestataires de santé à domicile, qui suivent 2,5 millions de patients et emploient plus de 32 000 personnes, ont subi « 800 millions d'euros de baisses de tarifs » depuis dix ans, indique Charles-Henri des Villettes, président de la fédération.
Hausse des matières premières
Pour 2022, le surcoût lié à l'inflation serait de 159 millions d'euros, principalement porté par la hausse des prix du carburant (+ 37 %, selon les chiffres de la structure), ainsi que des dispositifs médicaux et des consommables. La hausse des matières premières a fait augmenter les prix de certains d'entre eux, comme l'oxygène (35 % de hausses) ou encore les fauteuils roulants électriques (de 15 à 40 %).
Avec les 68 millions d'euros de baisses « déjà actées » sur des prestations et produits, cela représente au total un impact économique de 227 millions d'euros pour 2022, déplore Charles-Henri des Villettes.
Négociation
Face à cette situation économique qui met les prestataires de santé à domicile (Psad) « en grande difficulté », la Fedepsad réclame « un moratoire » sur les baisses tarifaires prévues et l'attribution d'une aide sur le carburant, du même montant que celle qui avait été attribuée aux autres professionnels de santé.
Elle demande également l'ouverture « sans tarder » d’une négociation pour revaloriser les tarifs des Psad et ainsi absorber l'inflation. Enfin, la fédération appelle à l'organisation « d’un Ségur de la santé à domicile » dans le cadre de la grande conférence des parties prenantes prévue par le gouvernement, afin d'en faire « le point d’ancrage du parcours de soins ».
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