Présidence socialiste du Gard : le rôle clé d’un chirurgien qui hésitait

Publié le 03/04/2015

Élu divers gauche, le chirurgien du CH de Bagnols-sur-Cèze a failli accepter une proposition de la droite avant de rentrer finalement dans le rang socialiste, contribuant à faire élire, jeudi, un président PS.

Dans ce scrutin très serré, la gauche gardoise a eu chaud… Et c’est à un médecin qu’elle doit cette poussée de fièvre. Alors que la majorité (relative) de gauche pour le conseil départemental du Gard ne tenait qu’à un seul binôme, l’alliance UMP-UDI gardoise a tenté de débaucher le Dr Alexandre Pissas (DVG), conseiller départemental de Bagnols-sur-Cèze, et maire du village de Tresques.

Agé de 64 ans, ce chirurgien digestif, chef de service au CH de Bagnols-sur-Cèze, auteur d’un « Que sais-je ? » sur le système lymphatique, a failli accepter un changement de blouse contre l’offre (de la droite) de présider aux destinées du département. « Je les remercie d’avoir considéré que je pouvais être un candidat d’ouverture », a-t-il ironisé avant de préciser jeudi, à quelques minutes du vote pour la présidence, qu’il refusait cette proposition pour se ranger derrière la candidature du socialiste Denis Bouad, élu quelques minutes plus tard (au bout de trois tours).

Mission

En fait, selon nos informations, le Dr Pissas était tout prêt de se rallier à la droite. Il aura fallu une intervention du ministère de l’Intérieur et la promesse d’une mission ministérielle autour de la gestion des Centres 15 et des relations entre « les rouges et les blancs » pour que le chirurgien accepte de revenir au sein de la famille socialiste. En outre, le Dr Pissas a négocié la première vice-présidence du département et la conservation de la présidence du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) gardois.

Ces enchères ont déplu dans les rangs socialistes, certains se disant « écœurés » par la manœuvre. Nul doute que le moindre faux pas du Dr Pissas sera guetté. Tenace, la rancœur du médecin n’est pas dirigée contre les conseillers départementaux socialistes mais les instances nationales du PS.

Pour cette élection en effet, la rue de Solferino avait étrangement investi un duo socialiste ne comprenant pas le Dr Pissas, alors que ce dernier était élu sortant. Une situation que le médecin déplore dans une poétique formule : « C’est l’ironie et la tragédie de l’amour que d’aimer et ne pas être aimé par la même personne. »

De notre correspondant à Montpellier, Guillaume Mollaret

Source : lequotidiendumedecin.fr