Pour « répondre aux besoins de santé de la population », les actuels infirmiers en pratique avancée devraient devenir de véritables « praticiens » accessibles sans prescription médicale, y compris dans de nouveaux domaines comme la gériatrie, préconise un rapport parlementaire présenté ce mardi par la députée Annie Chapelier (Agir).
Foi de spécialiste : en matière de pratiques avancées, la France a « entre 20 et 60 ans de retard sur les pays auxquels on se compare », affirme l'élue, infirmière anesthésiste de profession. Créé par la loi Touraine de 2016, ce nouveau statut reste peu développé. Depuis trois ans, quelques centaines d'infirmières ont pu se spécialiser en oncologie, dialyse ou diabète, avec à la clé un diplôme bac +5, un meilleur salaire et un peu plus d'autonomie, mais toujours sous la supervision d'un médecin.
Valoriser l'expertise des hospitaliers
Pour l'élue du Gard, il faut aller plus loin et s'inspirer du modèle « en vigueur dans de nombreux pays » : celui des « infirmiers praticiens », qui peuvent « intervenir en premier recours auprès des patients ». La députée plaide en outre pour étendre le champ des pratiques avancées à « la santé scolaire, la santé au travail et la gériatrie soins palliatifs ». Trois disciplines où « la démographie médicale ne permettra pas de répondre aux besoins de la population », explique-t-elle.
En parallèle, elle suggère de créer une deuxième catégorie « d'infirmiers cliniciens spécialisés », afin de valoriser « l'expertise » de certains soignants hospitaliers (anesthésie, chirurgie, pédiatrie) qui revendiquent davantage de reconnaissance. D'autres métiers pourraient également bénéficier des pratiques avancées, comme les manipulateurs radio, les opticiens et les orthoptistes, ajoute-t-elle, en fixant comme préalable indispensable une remise en ordre générale des cursus dans le secteur de la santé.
Pour cela, elle préconise « une seule formation par profession », avec des diplômes alignés aux grades licence et master, via des conventions entre les instituts existants et les universités, le tout sous la seule tutelle des ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur.
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