À l’heure où le gouvernement prépare un projet de loi sur le maintien à domicile des patients âgés,
une publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) confirme que les généralistes sont en première ligne dans la prise en charge de la dépendance, qui touche 1,3 million de personnes de plus de 60 ans.
Mais selon cette étude, les médecins de famille rencontrent des difficultés à assumer leur rôle de coordinateur social et sanitaire, en raison de la diversité des intervenants (infirmiers libéraux, aides à domicile, aides-soignants de SSIAD, aidants) et des modalités de financement.
Les généralistes ont néanmoins intégré cette dimension. Près d’un praticien sur deux déclare remplir un cahier de liaison et téléphoner aux aidants pour assurer la coordination des soins. Huit sur dix s’impliquent dans la concertation entre les professionnels de l’aide et du soin et repèrent les problèmes d’accessibilité dans le logement. Un sur six participe à des réunions pour coordonner les interventions. Mais 12 % considèrent qu’il y aurait besoin d’une coordination plus formelle et seraient prêts à l’assumer, moyennant une rémunération.
20 patients dépendants en moyenne
La dépendance est une préoccupation quotidienne des généralistes puisque 95 % d’entre eux comptent au moins une personne âgée dépendante dans leur patientèle - 40 % en recensent plus de vingt (la moyenne est de 21).
Les généralistes ont d’ailleurs adapté leur formation pour être plus efficaces. Plus d’un sur dix déclare avoir un ou plusieurs diplômes en gériatrie et les trois quarts ont suivi au moins une formation médicale continue (FMC) sur les personnes âgées, le plus souvent sur la maladie d’Alzheimer et la polymédication.
35 % des actes réalisés par les généralistes auprès des plus de 70 ans sont des visites à domicile (contre 12 % pour l’ensemble de la patientèle). Pour les plus dépendants, la part peut même s’élever à 84 %.
Ces visites sont complexes ; le médecin passe entre 23 (en cabinet) et 25 minutes (à domicile) avec le patient, pour assurer le suivi d’une pathologie chronique stabilisée, ou prendre en charge des poussées aiguës de maladies chroniques ou d’affections aiguës. Ils jouent aussi un rôle dans la prévention des chutes accidentelles (l’un des principaux facteurs d’aggravation de la dépendance), en donnant des conseils nutritionnels et en corrigeant les facteurs iatrogènes.
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