Le dispositif de parcours de santé des aînés (PAERPA) affiche un bilan mitigé. Déployé à partir de 2014, il vise une prise en charge sanitaire et médico-sociale en amont de la perte d'autonomie grâce au maintien à domicile et à la sécurisation des sorties d'hôpital. Objectif : éviter les hospitalisations inutiles et mieux utiliser les médicaments.
Le projet a permis d'imposer dans le paysage sanitaire la thématique du parcours des aînés : 18 territoires pilotes et 11 % de la population âgée de plus de 75 ans (550 000 personnes) sont concernés par PAERPA avec des outils largement diffusés comme la coordination territoriale d'appui (CTA), les plans personnalisés de santé (PPS), l'astreinte infirmière de nuit en EHPAD ou les équipes mobiles de gériatrie – financés par le fonds d'intervention régional (FIR) à hauteur de 19 millions d'euros par an. L'expérimentation a été arrêtée fin décembre 2019 mais un budget de 13 millions a été accordé pour 2020 afin d'assurer la continuité de la dynamique.
Dominique Libault, président du comité de pilotage national PAERPA, relève « une forte hétérogénéité des situations locales » mais aussi des points prometteurs. « Il y a un impact positif sur les indicateurs de soins primaires mais pas sur ceux de soins hospitaliers », résume ainsi Denis Raynaud, directeur de l'IRDES. L'expérimentation a permis une diminution, certes modeste, de la polymédication des personnes âgées et des prescriptions inappropriées et une réduction de 4 % des passages aux urgences non suivis d'hospitalisation. » Dans une précédente enquête, l'IRDES avait jugé que PAERPA n'avait pas d'« effet mesurable » dans les territoires qui le mettent à l'épreuve.
Le plan personnalisé de santé, document sous l'égide du médecin traitant qui formalise la coordination, a modifié de façon positive la structuration de la consommation de soins. À la clé : une hausse des dépenses de soins infirmiers à domicile conjuguée à une réduction des dépenses de médecine générale et en pharmacie.
Guichet unique ?
Dominique Libault propose des pistes pour changer de braquet. « Le partenariat doit être parfait entre l'ARS, pour le côté sanitaire, et le département pour le social. Cela doit se concrétiser dans un guichet unique pour les aînés et les aidants », avance-t-il. L'auteur du rapport « Grand âge et autonomie » plaide aussi pour une offre libérale de prise en charge des soins non programmés, alternative à l'hospitalisation. Autre idée : « revoir le mode de financement de l'hôpital, avec pourquoi pas une incitation financière lorsqu'on a moins de personnes âgées aux urgences ».
Mais surtout, la future cinquième branche de la Sécu dédiée à l'autonomie devra permettre de « généraliser » la démarche PAERPA. L'objectif serait de créer un « droit au parcours et à l'autonomie », sans rupture, doté de moyens financiers. Dominique Libault l'assume : « On va porter cette idée dans la nouvelle stratégie sur l'autonomie ».
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